IDÉALEMENT la diversification alimentaire du nourrisson doit débuter après l’âge de 6 mois. En effet, si l’on se base sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une alimentation exclusive au sein est suffisante jusqu’à l’âge de 6 mois, chez un enfant né à terme, de poids normal. À partir de l’âge de 6 mois, l’allaitement exclusif au sein ne suffit plus du fait d’un risque de carence en nutriment, notamment en fer. La diversification alimentaire a alors quatre buts : développer le goût du nourrisson, prévenir les carences (notamment en fer), prévenir l’obésité et éviter les allergies.
Dans les pays développés, où l’allaitement maternel n’est pas crucial pour la survie de l’enfant, les recommandations faites par les diverses sociétés savantes conseillent toutefois de commencer la diversification alimentaire plus tôt après 5 mois, entre 5 et 6 mois, jamais avant 4 mois. « Aujourd’hui encore, précise le Pr Christophe Dupont, de l’hôpital Necker à Paris, il n’existe pas de consensus pour le choix d’une période précise entre quatre et six mois et les discussions d’experts persistent ».
Prévention de l’allergie alimentaire.
Il existe plusieurs raisons pour déconseiller une diversification trop précoce avant l’âge de 4 mois, notamment de nature immunoallergique, la prévention de l’allergie alimentaire. Les études montrent que la diversification précoce avant 4 mois accroît considérablement le risque d’eczéma. Lorsqu’il existe un terrain familial, prédisposant à l’allergie, il pourrait être nocif de retarder la diversification après l’âge de 7 mois : certaines études montrent un risque accru l’allergie au blé. Quant aux aliments très allergisants (comme l’arachide) il est admis que leur introduction dans l’alimentation doit se faire à âge normal chez l’enfant sans risque allergique et probablement un peu plus tard lorsqu’il existe un risque familial accru.
À partir de l’âge de 4 mois, l’enfant éprouve souvent l’envie de connaître d’autres aliments, de les porter lui-même à sa bouche. Les aliments doivent être introduits un par un pour faciliter leur tolérance et leur acceptation. Les légumes seront introduits en premier afin d’en donner le goût aux enfants, puis ensuite les fruits qui sont plus sucrés. La viande doit être donnée en petite quantité afin de limiter au maximum les apports en protéines (qui peuvent favoriser la survenue ultérieure d’une obésité). Enfin, il faudra prévenir une carence en fer en donnant des aliments qui contiennent du fer (jaune d’œuf, viande rouge, légumes verts).
Pr Dupont : pas de conflits d’intérêts.
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