CHEZ LES NOUVEAU-NÉS prématurés, une supplémentation alimentaire en DHA (acide docosahexénoïque) favorise la récupération neurologique, à condition… qu’il s’agisse d’une fille. Constat d’une étude menée par une équipe australienne d’Adélaïde (Maria Makrides et coll.). Pour comprendre comment ce travail est né, un rappel physiologie est nécessaire.
Le DHA est un acide gras dont le rôle structurel et fonctionnel est considéré comme majeur dans le cerveau. Son activité au niveau du système nerveux central est maximale au cours du dernier trimestre de la grossesse (abrégé chez ces bébés). L’augmentation des taux quotidiens est de l’ordre de 50 mg/kg/j, soit 1 % des acides gras. L’allaitement, maternel ou artificiel, fournit un apport en DHA de l’ordre de 0,20 à 0,35 % de ces acides gras.
C’est ainsi qu’a été réalisé un essai auprès de 657 prématurés, nés avant 33 semaines de grossesse et suivis pendant dix-huit mois. À ce terme une évaluation a été faite à l’aide de l’index de développement mental (IDM) de Bailey.
1 % des acides gras totaux.
Les bébés ont été scindés en deux groupes. L’un recevait un taux élevé de DHA, soit 1 % des acides gras totaux, l’autre un apport standard (environ 0,3 %). La supplémentation a été proposée depuis l’âge de 2 à 4 jours jusqu’au terme théorique.
À 18 mois, le score IDM ne différait guère entre les deux groupes de nourrissons, avec un écart d’index de 1,9. C’est à l’analyse selon le sexe qu’est survenue la surprise. Entre les deux groupes de fillettes, la différence était de 4,5 (après ajustement) en faveur de celles qui avaient été le plus supplémentées. Pas d’écart entre les garçonnets. Sur l’ensemble des bébés de moins de 1 250 g à la naissance, un effet favorable a été noté, mais il n’atteint pas le seuil de significativité.
« Puisqu’il n’existe pas d’alternative thérapeutique pour favoriser la cognition dans cette population d’enfants et puisque les doses usuelles de DHA semblent apparemment sûres de nouvelles études sont nécessaires » concluent les auteurs.
JAMA, vol 301, n° 2, pp. 175-182.
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