À l’âge de cinq ans et demi, 35 % des enfants nés extrêmes prématurés (entre 24 et 26 semaines d’aménorrhée), près de 45 % des grands prématurés (entre 27 et 31 semaines) et 55 % de ceux nés modérément prématurés (entre 32 et 34 semaines d’aménorrhée) auront une trajectoire développementale proche de la normale.
C’est ce que révèle l’enquête Epipage-2 pilotée par l'Inserm publiée dans « The British Medical Journal ». Cette étude française s’est intéressée au devenir de 3 083 enfants nés prématurément, à leur insertion scolaire, à leur recours à des prises en charge, ainsi qu’aux inquiétudes ressenties par leurs parents.
Les enfants nés prématurément peuvent rencontrer des difficultés, allant de handicaps sévères mais rares à des troubles plus subtils. À cinq ans et demi, un âge clé auquel il devient plus facile d’explorer les grands domaines du neurodéveloppement, plus d’un tiers des enfants nés prématurément présentent ainsi des difficultés dites mineures dans les domaines moteurs, sensoriels (visuels ou auditifs), cognitifs ou du comportement.
L’étude révèle que plus la prématurité est grande, plus les enfants présentent de difficultés du neurodéveloppement : 27 % des enfants nés extrêmes prématurés présentent des difficultés sévères ou modérées, contre 19 % des grands prématurés et 12 % de ceux modérément prématurés.
La fréquence de ces difficultés nécessite un suivi rapproché dans des réseaux structurés pour un repérage précoce et des interventions à une période où la plasticité cérébrale est maximale. Plus de la moitié des enfants nés extrêmes prématurés, un tiers des enfants nés grands prématurés et un quart des enfants nés modérément prématurés bénéficient d’une prise en charge de soutien au développement (orthophonie, psychomotricité, ou encore soutien psychologique, etc.). Toutefois, 20 à 40 % des enfants avec des difficultés sévères n'ont pas de soutien.
Pour les familles, il est important de souligner que le développement à un âge donné n’est pas figé, que le cerveau de l’enfant est encore en pleine évolution et que les difficultés observées peuvent être prises en charge et accompagnées. Cette cohorte continue actuellement de faire l’objet d’un suivi avec un nouveau recueil d’information prévu à 10 ans.
V. Pierrat et al, BMJ, 2021. doi.org/10.1136/bmj.n741
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