Une étude japonaise publiée dans « JAMA Pediatrics » précise les effets sur le développement d’une exposition précoce aux écrans. En analysant cinq domaines de développement des jeunes enfants, les auteurs mettent en évidence un impact marqué à l’âge de quatre ans sur les compétences de communication et de résolution de problèmes des enfants exposés dès un an aux écrans.
Pour mener cette étude, les chercheurs ont inclus, entre juillet 2013 et mars 2017, 7 097 paires mère-enfant. Parmi les enfants (51,8 % de garçons), 3 440 (48,5 %) étaient exposés, à l’âge d’un an, à au moins de 1 heure d’écran par jour, 2 095 (29,5 %) entre 1 et 2 heures, 1 272 (17,9 %) entre 2 et 4 heures, et 290 (4,1 %) 4 heures ou plus. À 2 ans et 4 ans, leurs compétences ont été mesurées dans 5 domaines : communication, motricité globale, motricité fine, résolution de problèmes et compétences personnelles et sociales.
Une association dose-réponse
À l’âge de 2 ans, 5,1 % des enfants de l’étude présentaient un retard de développement du langage, 5,6 % avaient un retard de développement moteur, 4,6 % avaient un trouble de la motricité et 4,6 % ont un trouble de la motricité fine. Par ailleurs, un retard dans le développement de capacité de résolution de problèmes et les compétences personnelles et sociales étaient observés chez respectivement 4,2 % et 5,5 % des enfants.
Les résultats mettent en évidence une association entre le temps passé devant un écran à 1 an et le risque de retard de développement à 2 ans dans la communication. Comparé aux enfants ayant un temps d’écran quotidien inférieur à une heure, les enfants de l’étude exposés entre une et deux heures ont un risque de retard de développement augmenté de 61 %. Le risque est multiplié par plus de deux entre 2 et 4 heures d’écran par jour, et par 4,78 au-delà de 4 heures.
En ce qui concerne la motricité fine, la résolution de problème et les compétences sociales et personnelles, les risques de retard étaient multiplié par respectivement 1,74, 2,67 et 2,1 au-delà de 4 heures d’écran par jour. À 4 ans, l’association est encore présente en matière de communication (OR, 1,64 pour 2 à < 4 heures/j ; 2,68 pour ≥4 par rapport à < 1 h/j) et de résolution de problèmes (1,91 pour ≥4 par rapport à < 1 h/j).
Ces résultats suggèrent une association dose-réponse entre un temps d'écran plus long à l'âge de 1 an et des retards de développement dans la communication et la résolution de problèmes à l'âge de 2 et 4 ans, en particulier quand l’exposition est supérieure à plus de 4 heures d'écran par jour.
Aussi, les auteurs soulignent que l’association observée était spécifique au domaine. « Des associations ont été systématiquement observées dans les domaines de la communication et de la résolution de problèmes pour les enfants âgés de 2 et 4 ans et non dans le domaine des compétences personnelles et sociales à l'âge de 4 ans », est-il relevé. Les auteurs incitent ainsi à considérer séparément les différents domaines de développement pour analyser les effets du temps d’écran des enfants. « Bien que le temps passé devant un écran ait été associé à un retard de développement, il peut avoir un aspect éducatif selon les programmes regardés sur les appareils électroniques », rappellent-ils.
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