Samedi 3 septembre, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé, dans un communiqué, que la délivrance de lait en provenance du lactarium rattaché à l'hôpital Necker, à Paris, avait été suspendue. En cause : la contamination de trois grands prématurés (de moins de 1 kg), pris en charge dans deux services de néonatalogie de l'AP-HP, par la bactérie Bacillus cereus et le décès de deux d'entre eux. Les nourrissons avaient reçu du lait provenant de ce lactarium. La mesure de précaution est assortie du rappel de l'ensemble des lots de lait provenant de cet établissement.
De son côté, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a entamé, ce jour, une inspection du lactarium. Les conclusions de son rapport ne devraient, cependant, pas être connues avant au moins 15 jours. Des investigations complémentaires sont également menées dans les services hospitaliers concernés sur les contrôles d’hygiène et l’environnement de préparation des biberons.
L'origine de la contamination reste à confirmer
Pour autant, il n'est pas « possible à ce stade de dire si c'est l'infection qui est à l'origine de l'aggravation de [l'état de santé des bébés] », souligne l'AP-HP dans son communiqué. Car les grands prématurés sont particulièrement fragiles. De plus, selon l'Institution, « les contrôles microbiologiques effectués sur les laits délivrés par le lactarium de Necker (y compris ceux administrés aux trois nouveau-nés concernés) ont tous été négatifs ». Enfin, les résultats du typage de souche, qui permettraient de déterminer s'il y a une origine commune à la contamination de ces bébés, ne seront connus qu'au plus tard à la fin de cette semaine.
Selon le Pr Jean-Charles Picaud, président des lactariums de France, interrogé par l'AFP, il existe, dans les lactariums, « des procédures très strictes » pour traiter le lait collecté. Des contrôles bactériologiques sont effectués avant et après pasteurisation et « si on a le moindre doute, on jette le lait », souligne-t-il. D'après lui, la contamination par Bacillus Cereus est très exceptionnelle dans le lait ; elle pourrait également venir du circuit d'acheminement du lait ou de l'environnement du bébé.
Du lait pour les grands prématurés
En France, environ 70 000 litres de lait maternel sont collectés chaque année dans 36 lactariums répartis à travers la France. Ce lait est particulièrement indiqué chez les grands prématurés dont la mère ne peut ou ne veut pas allaiter, du fait de ses propriétés nutritionnelles et biologiques spécifiques. « Grâce à ce lait, les grands prématurés ont moins de problèmes digestifs et d'infections, moins de complications liées à leur prématurité et un meilleur développement cognitif », précise le Pr Picaud.
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