La France est « disposée à apporter le soutien nécessaire à la reconstruction » de l’hôpital pédiatrique de Kiev, en Ukraine, qui a été détruit le 8 juillet par un missile lors de frappes russes massives ayant fait une quarantaine de morts dans tout le pays, a indiqué l’Élysée ce 11 juillet.
En marge du sommet de l’Otan, à Washington, le président français Emmanuel Macron a fait part de sa « vive émotion » à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, et a « condamné avec la plus grande fermeté ces attaques inacceptables, contre des objectifs civils », poursuit un communiqué de la présidence. Emmanuel Macron a par ailleurs réaffirmé la « détermination de la France à continuer de soutenir l'Ukraine aussi longtemps et intensément que nécessaire (…) et son engagement à déployer les efforts diplomatiques nécessaires, en lien avec l'ensemble de la communauté internationale, pour parvenir à une paix juste et durable, dans le respect des droits légitimes de l'Ukraine et des principes fondamentaux du droit international ».
Condamnation unanime
La destruction du centre Okhmatdyt (mot-valise pour « protection de la mère et de l’enfant ») de Kiev, le plus grand hôpital pédiatrique d'Ukraine et même d’Europe, a créé un choc dans ce pays, qui subit depuis plus de deux ans les bombardements russes. Ce complexe hospitalier affirme disposer de près de 700 lits et réaliser plus de 10 000 opérations par an, notamment en oncologie.
Le missile a provoqué l'effondrement du service de toxicologie et endommagé des bâtiments environnants qui abritent d'autres services. Selon l'ONG française Mehad, un service de réhabilitation pour les blessés de guerre qu'elle gère, situé « à proximité immédiate » d'Okhmatdyt, a aussi été touché.
Le personnel médical d'Okhmatdyt avait interrompu ses activités dès la sirène d'alerte aérienne et envoyé les patients et proches s'abriter au sous-sol. Selon un médecin interrogé par l’AFP, certains enfants n'ont cependant pas pu être évacués car ils subissaient des opérations au moment de la frappe.
La Russie et l’Ukraine ont des versions divergentes du déroulement des faits. Selon les services de sécurité ukrainiens, la Russie a délibérément frappé l’établissement. La Russie affirme, de son côté, n'avoir touché que des installations de défense et des cibles militaires (le centre Okhmatdyt est situé à moins de deux kilomètres de l'usine Artyom, qui produit des munitions pour l'armée ukrainienne). Elle attribue les dégâts infligés à l’hôpital pédiatrique à la chute d'un missile antiaérien ukrainien.
La représentante du Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU en Ukraine, Danielle Bell, a jugé « fort probable » que l'hôpital ait été touché par « un tir direct » plutôt que par un « système d'arme intercepté ». En Occident, la condamnation a été unanime : le président américain, Joe Biden, a dénoncé la « brutalité » de la Russie, Paris a parlé d’« actes barbares » et Londres a dénoncé une « attaque épouvantable ». Le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui coopère de longue date avec l’hôpital, a adopté ce 12 juillet une résolution exprimant sa « vive préoccupation ».
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