L’ASTHME DU JEUNE ENFANT ne doit plus désormais être décrit comme une maladie, mais comme un syndrome répondant à des phénotypes variés aux caractéristiques physiologiques variées. L’identification de ces phénotypes asthmatiques tient une place primordiale dans la prise en charge de ces enfants, comme l’a indiqué en début d’année le consensus PRACTALL qui a également réaffirmé le rôle thérapeutique des antileucotriènes.
Publié dans la revue « Allergy » de janvier 2008, PRACTALL a été le premier rapport de consensus international entièrement ciblé sur le diagnostic et la prise en charge de l’asthme de l’enfant.
La connaissance des facteurs déclenchants est importante pour l’éducation des parents, le contrôle environnemental et le diagnostic. Il est recommandé de toujours essayer d’identifier les phénotypes de l’asthme (origine virale, allergique, symptômes induits par l’effort…), y compris une évaluation du statut atopique. Les tests allergéniques devraient faire partie de l’enquête diagnostique.
En ce qui concerne la prise en charge, le consensus PRACTALL, a insisté sur le rôle du traitement de l’inflammation des voies respiratoires dans le contrôle optimal de l’asthme. L’exercice physique ne doit pas être évité ; les enfants asthmatiques doivent être incités à faire du sport sous contrôle efficace de l’inflammation et des symptômes asthmatiques. Les corticoïdes inhalés représentent le traitement de première intention de l’asthme persistant. L’atopie et l’altération de la fonction pulmonaire sont prédictifs d’une réponse favorable aux corticoïdes inhalés. Cependant de nouvelles données ne confirment pas leur rôle sur l’évolution de la maladie après arrêt du traitement chez les enfants d’âge préscolaire.
Taux élevés de leucotriènes urinaires.
Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes (ARLT) sont une autre option en traitement de première intention de l’asthme persistant. Un jeune âge (moins de 10 ans) et des taux élevés de leucotriènes urinaires prédisent une réponse favorable. L’utilisation des bêta-agonistes de longue durée d’action, en adjuvant au traitement de fond par corticoïdes inhalés, est recommandée. L’immunothérapie ne doit être envisagée que lorsque la composante allergénique est bien documentée et que des extraits d’allergènes sont disponibles. Enfin, l’éducation de l’asthme fait partie intégrante de la prise en charge de la maladie.
En ce qui concerne le suivi, il est recommandé de poser des questions ciblées et spécifiques à chaque âge sur les symptômes, l’adhésion au traitement et les exacerbations de l’asthme. La spirométrie reste le meilleur moyen d’évaluer l’état de l’asthme. Enfin, la mesure du monoxyde d’azote exhalé (NOe) est un test simple utile pour évaluer l’inflammation éosinophilique des voies respiratoires dans l’asthme de l’enfant. Elle devrait voir ses indications se développer.
Session organisée avec le concours du Laboratoire Merck Sharp & Dohme-Chibret, dans le cadre du 4 e congrès francophone pédiatrique de pneumologie et d’allergologie, à laquelle participaient : J. de Blic, J. Just et M. Fayon.
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