Soixante pour cent de ces bébés sont nés dans le Sud asiatique et dans l’Afrique sub-saharienne. Mais la prématurité n’est pas juste un problème des nations les plus pauvres. Les États-Unis et le Brésil figurent parmi le top 10 des pays des plus grands nombres de prématurés. Et puis, au cours des vingt dernières années, la prématurité a régressé dans seulement trois pays : la Croatie, l’Équateur et l’Estonie.
« Notre estimation souligne un fait qui est passé inaperçu. La plupart des pays européens ont un taux de prématurité environ la moitié de celui des États-Unis. Mais alors que le taux des États-Unis demeure stable, les taux européens, y compris dans les pays scandinaves, sont en augmentation », soulignent Hannah Blencowe et Joy Lawn de l’organisation « Save the Children in South Africa », qui a conduit le travail d’estimation réalisé pour l’OMS et publié dans le rapport intitulé « Born too soon ». De fait, il existe de grandes variations géographiques dans les taux de prématurité, de 5 % dans quelques pays européens à 18 % dans certains pays d’Afrique, avec un taux plutôt élevé dans des pays développés tels que les États-Unis (18 %).
Des interventions simples à mettre en œuvre
Lawn et coll. ont utilisé des données de sources variées, y compris les registres nationaux et les sondages sur la santé. Des méthodes de modélisation ont été appliquées pour obtenir des estimations de prévalence et de tendances au cours du temps pour 184 pays, dont 65 pays de régions en développement depuis 1990.
Le nombre des naissances prématurées s’est accru dans la plupart des 65 pays. Ce n’est qu’en Croatie, en Équateur et en Estonie que le taux de prématurité a décru entre 1990 et 2010, alors que ce taux est demeuré stable dans 14 autres pays (moins de 0,5 % de variation annuelle).
Le taux moyen dans les 65 pays s’est accru de 7,5 % en 1990 (2 millions de naissances prématurées au total) à 8,6 % en 2010 (22,2 millions).
La plupart (84 %) des naissances avant terme ont eu lieu après la 32e semaine de gestation. La plupart de ces nouveau-nés sont capables de survivre sans soins néonataux. Mais il demeure un écart très important en terme de survie et d’équité entre les pays les plus riches et les plus pauvres.
Une mise en place au niveau mondial d’interventions simples, telles que l’usage de stéroïdes anténatals et de soins maternels kangourous, devrait normalement réduire les écarts de survie entre pays riches et pauvres, commente Nils-Halvdan Morken dans un éditorial.
« The Lancet », vol. 379, 9 juin 2012.
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