« Il faudra attendre encore au moins un an avant de faire un premier bilan de la réforme du 3e cycle de la maquette de pédiatrie. En novembre, on va démarrer pour la première fois cette cinquième année, celle qui va concerner les docteurs juniors. On sent une certaine impatience chez les internes concernés à démarrer cette nouvelle étape de leur cursus », explique le Pr Albert Faye, professeur de pédiatrie à l’hôpital Robert Debré à Paris et vice-président du conseil pédagogique de l’UFR de médecine de Paris.
C’est en 2017 qu’est entrée en vigueur la réforme du troisième cycle des études médicale. Grâce à cette réforme, la durée de DES de pédiatrie est passée de 4 à 5 ans. Désormais, la maquette est découpée en trois phases. Le DES commence par une « phase socle » d’une année, suivie d’une « phase d’approfondissement » de trois ans. La dernière année correspond à une « phase de consolidation » ou de mise en autonomie de l’interne. Avant de s’engager dans cette dernière année, les internes doivent avoir passé leur thèse. « Ils sont donc docteurs en médecine mais ils deviendront définitivement pédiatres à l’issue de cette cinquième année », précise le Pr Faye.
Pour assurer la mise en œuvre de cette dernière année, il a fallu trouver des terrains de stages où seront accueillis les internes. « Les responsables de stage ont fait des maquettes en veillant à ce que cette année de docteur junior se fasse via une responsabilisation progressive des internes. Certaines maquettes ont été mises en place dans le cadre d’options de surspécialisation, par exemple en néonatologie, neuropédiatrie, pneumopédiatrie ou réanimation. D’autres prévoient que le docteur junior passera l’année sur deux sites, un CHU et un CHG », souligne le Pr Faye.
Cette année, les internes concernés n’ont eu aucun mal à trouver un terrain de stage. « En région parisienne, on a une promotion de 80 à 90 internes. Mais, finalement, seulement la moitié se sont engagés dès novembre dans cette cinquième année. Beaucoup d’autres ont, en effet, récemment choisi de faire un master 2, une année de recherche ou de se mettre en disponibilité, ce qui a décalé leur cursus », souligne le Pr Faye, plutôt assez confiant pour le déroulement de cette première année de docteur junior.
Examen dématérialisé national et Ecos
Autre dossier important : la réforme du 2e cycle, qui a été un peu retardée à cause de la pandémie. « Elle concerne les étudiants en quatrième année de médecine. Ils auront des examens avec une nouvelle docimologie. Par exemple, on supprime les dossiers progressifs longs avec 15 questions. À la place, on fait plutôt des mini-dossiers progressifs de 5 à 8 questions, des questions isolées avec des contextes riches, des questions à menu déroulant et éventuellement des questions avec des réponses ouvertes et concises. Pour la première fois, on utilise aussi des tests de concordance de script, qui permettent d’évaluer les connaissances de l’étudiant dans une situation d’incertitude. Le but est de les préparer à cette nouvelle docimologie pour leur examen de fin de 5e année en octobre 2023, avec l’Examen dématérialisé national (EDN), souligne le Pr Faye. On prépare aussi les étudiants à être évalués sur leurs compétences pratiques, par des examens cliniques objectifs et structurés (Ecos) prévus en juin 2024 au niveau national, ajoute-t-il. Le choix de la spécialité sera effectué lors d’une adéquation en fin de 6e année, où l’EDN interviendra pour 60 % de la note finale, les Ecos pour 30 % et la note de parcours pour 10 % ».
Le Pr Faye reconnaît que la pédiatrie reste une spécialité qui n’est pas choisie parmi les premières par les internes. « Mais, globalement, on arrive toujours à pourvoir l’ensemble de nos postes », précise-t-il.
Exergue : Les internes concernés n’ont eu aucun mal à trouver un terrain de stage
Entretien avec le Pr Albert Faye, professeur de pédiatrie à l’hôpital Robert Debré à Paris et vice-président du conseil pédagogique de l’UFR de médecine de Paris.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?