SELON UNE ÉTUDE publiée dans « Archives of Neurology », les SEP pédiatriques donnent plus souvent des récidives multiples que lorsque la maladie est diagnostiquée chez l’adulte. Comme par ailleurs les formes pédiatriques donnent moins de handicap, cette apparente contradiction mérite d’être étudiée.
Mark Gorman et coll. (Boston) présentent une étude chez 131 personnes souffrant de SEP rémittente. Cette cohorte se décompose en 21 patients ayant présenté les premiers symptômes avant le 18e anniversaire (âge moyen de 15,4 ans) et 110 patients qui ont une forme apparue à l’âge adulte (âge moyen 34,4 ans).
L’étude montre que le taux annuel des récidives est plus élevé chez les premiers comparativement aux seconds : 1,13 versus 0,4 récidive par an. Une différence qui persiste après étude avec régression multivariée, avec un contrôle pour le genre, l’origine ethnique et la durée du traitement.
Le cours de la SEP est généralement divisé en une phase alternant les rémissions et les rechutes, pendant laquelle les mécanismes inflammatoires sont prédominants. Elle est suivie par une phase dite secondairement progressive, où les mécanismes neurodégénératifs prédominent, rappellent Gorman et coll.
« Le taux plus élevé de rechutes dans la forme pédiatrique de la maladie, comme c’est observé dans notre étude, pourrait suggérer que les patients chez qui la maladie se déclare pendant l’enfance présentent des signes d’appel à un moment plus proche du véritable début biologique de la maladie que les adultes. »
Des études antérieures montrent que la progression de la neurodégénérescence est plus lente chez les enfants. Les altérations neurologiques et les handicaps sont moins importants dans l’évolution des formes à début pédiatrique. S’il y a davantage de rechutes bien que la maladie progresse plus lentement, cela pourrait être rapporté à une plus grande plasticité, une neurodégénérescence moindre et probablement davantage de phénomènes de réparation et de myélinisation chez les jeunes systèmes nerveux. La poursuite des études biologiques menées sur la SEP permettront sans doute de comprendre ce qui apparaît aujourd’hui comme une contradiction.
« Arch. Neurol. », 2 009 ; 66 : 54-59.
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