Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, présidée par Jean-Marc Sauvé, a remis son rapport le 5 octobre dernier. « Ce rapport, qui sans nul doute fera date, est un préalable sociétal indispensable à la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles (Ciivise) créée par le gouvernement après ‘#MeTooInceste’, souligne la Dr Martine Balençon, présidente et fondatrice de la Société française de pédiatrie médico-légale (SFPML). Ce travail est particulièrement puissant et étayé par des apports scientifiques de grande qualité. »
Le texte souligne l’importance de la parole des victimes. « La parole n’a de sens que si elle est entendue et partagée entre les professionnels. Le partage d’informations à caractère secret dans les situations de maltraitance prend alors tout son sens. » Pour la Dr Balençon, c’est en effet la toute-puissance et la domination qui mettent à mal les enfants. Celle de l’Eglise, du patriarcat… « La maltraitance se situe aussi bien dans le ‘tu ne diras pas’ que dans le ‘je ne t’entendrai pas’ ou le ‘je ne relaierai pas’. Ce dernier point concerne les autres acteurs de la protection, y compris l’autre parent ou un membre de l’entourage du mineur. Quand on accueille des victimes dans nos consultations, on doit avoir en tête que ce qui fait soin, c’est bel et bien la parole, lorsqu’elle circule de manière adaptée et qu’elle est partagée dans un cadre d’exercice professionnel à multiples facettes au service des mineurs. »
La Dr Balençon constate que les violences exercées par les femmes apparaissent peu dans les conclusions : « c’est assez logique puisqu’il y a davantage d’hommes dans l’Église. Cependant, il faut être attentif à toute forme de violences, celles exercées par des femmes ne doivent pas être un sujet tabou. » Elle salue toutefois le caractère très complet et indépendant des réflexions qui ont permis « de se prononcer sur des sujets difficiles et sensibles comme la prescription, tout en faisant en sorte que les victimes soient pleinement intégrées, en particulier par la création de ‘groupes miroirs’ ».
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