LES STREPTOCOQUES du groupe B arrivent en tête parmi les responsables des méningites bactériennes du nouveau-né. C’est le constat d’une étude menée en France par l’équipe de Jean Gaschignard, de l’hôpital Antoine Béclère, à Clamart. La plus importante du genre. La bactérie continue de prédominer malgré le dépistage réalisé à proximité du terme. Cependant cette prééminance n’existe pas chez les prématurés puisqu’Escherichia coli prend la première place.
L’étude a été menée de 2001 à 2007 auprès de 60% des centres français. Au cours de cette période, 444 bébés ont été enrôlés, atteints d’une ménigite bactérienne avant le 28e jour de vie. Environ 2/3 des cas sont survenus au delà du 5e jour de vie, le tiers restant des infections s’est déclaré essentiellement le premier jour (dans les 4 jours).
L’étude des germes impliqués montre la prédominance du streptocoque B, avec 60% des cas. Dans 30% des cas, il s’agit d’E. coli. Dans le sous-groupe des méningites précoces le streptocoque est représenté dans environ 75% des cas, tout comme chez les bébés ayant eu des convulsions. Chez les prématurés, en revanche, E. coli est responsable de 45% des méningites contre 32% pour les streptocoques B. Chez les grands prématurés, la fréquence d’E. coli atteint même 54%.
13% de décès.
Le devenir de ces nouveau-nés atteints de méningite demeure inquiétant avec 13% de décès. Un taux qui passe à 25% chez les prématurés et chez ceux de faible poids par rapport à l’âge gestationnel.
Au cours de la dernière décennie, tant en France que dans d’autres pays développés, une politique d’antibiothérapie préventive a été mise en place au cours des dernières semaines de grossesse chez les femmes porteuses d’un streptocoque B. Cette prévention pourrait favoriser l’émergence d’autres bactéries à l’origine de méningites. Elle pourrait aussi créer un décalage temporel des infections à streptocoque B, qui passeraient d’une contamination précoce à une contamination plus tardive.
Quant au risque de décès pratiquement doublé chez les enfants prématurés, il pourrait s’expliquer par le moment du dépistage du streptocoque B. En effet, cette recherche est réalisée à partir de la 35e semaine de gestation, c’est-à-dire après la naissance de la grande majorité des prématurés. Quant à la prédominance d’E. coli chez les bébés nés avant terme, elle pourrait être liée, en partie, par l’antibiothérapie anti-streptococcique avant l’accouchement.
Pediatric Infectious Disease Journal,mars 2011.
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