LA DÉPRESSION chez les jeunes a été associée aux difficultés relationnelles, à des performances réduites à l’école comme au travail, à un risque accru de dépendances aux substances d’abus et au suicide. Le début d’une dépression à l’adolescence préfigure par ailleurs d’un risque de dépression chronique ou récurrente à l’âge adulte.
Le facteur de risque le plus manifeste de la dépression de l’adolescent est la dépression parentale, qui multiplie par 2 à 3 la fréquence des troubles dépressifs de la progéniture.
Une étude publiée dans le « JAMA » est la première à faire part d’un essai à grande échelle des effets d’un programme de prévention par thérapie cognitivo-comportementale. Elle complète des essais plus ponctuels laissant présager de résultats positifs.
L’étude multicentrique randomisée contrôlée a été réalisée chez 316 adolescents, âgés de 13 à 17 ans. Les critères d’inclusion exigeaient qu’au moins un parent ait connu un épisode dépressif majeur caractérisé au cours des trois années précédentes. Le jeune devait présenter un syndrome dépressif actuel (score de 20 ou plus à l’échelle CES-D) ou un trouble dépressif antérieur récent identifié selon les critères du DSM-IV.
Combattre les pensées non réalistes.
L’intervention préventive a consisté en 8 sessions hebdomadaires de 90 minutes (aiguë) et 6 sessions mensuelles (suite) de groupes de 3 à 10 adolescents. Un thérapeute comportementalo-cognitiviste a supervisé un programme d’enseignement de techniques de restructuration cognitive visant à identifier et à combattre les pensées non réalistes et/ou excessivement négatives, ainsi qu’un enseignement de méthodes de résolution des problèmes (activation comportementale, relaxation, affirmation de soi…). Les parents ont été réunis à deux reprises en groupe pour des sessions d’information sur les interventions réalisées chez leurs enfants.
Les enfants ont été randomisés par moitié, soit pour suivre le programme spécifique, soit pour avoir la prise en charge classique délivrée dans les centres de soins américains.
Les résultats montrent que le programme congnitivo-comportemental exerce un effet de prévention significatif, manifeste à la fois sur les diagnostics cliniques et les symptômes rapportés par les adolescents eux-mêmes. L’incidence des épisodes dépressifs est de 21,4 % chez les enfants ayant suivi le programme, contre 32,7 % dans le groupe témoin, soit un risque relatif de 0,63. Ces enfants rapportent de plus une amélioration de leurs symptômes dépressifs supérieure à ceux pris en charge par les méthodes traditionnelles.
En considérant les enfants dont les parents ne sont pas dépressifs au moment de l’intervention, on constate que le programme est plus efficace pour prévenir la survenue d’une dépression.
En revanche, l’effet n’est pas évident chez les adolescents dont l’un des parents présente une dépression en cours d’évolution : la prise en charge classique apparaît aussi efficace que le programme cognitivo-comportemental.
JAMA, Judy Garder et coll., 3 juin 2009, vol. 301, n° 21, p. 2215-2224.
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