LA FRANCE est le pays de l’Union européenne où la mortalité due aux comportements est la plus élevée (accidents, imprudences, suicides, alcool, tabac, insuffisance d’exercice physique). Et l’école a pris au cours de cette dernière décennie, une place prioritaire. C’est ainsi qu’est résumée la situation de la santé de nos jeunes dans un rapport que publient conjointement l’Académie des Sciences et l’Académie nationale de Médecine. L’éducation pour la santé à l’école est préoccupante et c’est pourquoi les deux Académies ont constitué un groupe de travail afin d’émettre quelques recommandations. Elles les ont rendues publiques la semaine dernière.
Diplômés « parents ».
Il faut sensibiliser les parents et les informer dès la grossesse, indique d’abord le rapport qui s’appuie notamment sur des travaux en 2009 de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui soulignaient que l’action chez les plus petits est moindre en France que dans d’autres pays développés. L’OCDE avait également mis en valeur le fait que les parents français sont ceux qui consacrent le moins de temps à leurs enfants. « Plus l’éducation se fera tôt, dès la maternelle, plus l’enfant se l’appropriera, et plus il lui sera facile d’y adhérer à l’adolescence, insistent les Académiciens, et plus il comprendra que la santé n’est pas un don de la nature mais une conquête ».
Si la santé physique des jeunes Français (de 0 à 18 ans) est globalement satisfaisante, la qualité de leur santé mentale et de leur insertion sociale, « devenue très inégalitaire », n’est pas suffisante, rapportent encore les Académiciens. Les Français restent, à l’âge de 18 ans, parmi ceux qui fument le plus (cigarettes et cannabis), boivent le plus d’alcool, consomment le plus d’antidépresseurs, de tranquillisants et de somnifères, se suicident le plus, deviennent le plus souvent séropositifs (HIV) et notre pays enregistre le plus d’IVG dans cette tranche d’âge. Le rapport suggère que les parents doivent davantage s’impliquer. Et d’ailleurs, il propose que l’éducation parentale soit développée, en renforçant par exemple une institution (associative) comme « l’école des parents » par la mise en place d’une « université des parents ».
Dès le très jeune âge, l’accent doit être mis sur « le rôle de l’enfant dans son épanouissement et son bien être » en prenant des exemples simples comme le sommeil, l’alimentation et la propreté, estiment encore les rapporteurs. Il importe également de détecter dès la prime enfance ceux qui ont des difficultés à s’intégrer dans leur milieu scolaire. Autre conseil de bon sens, la promotion de la santé doit donner une plus grande place à l’éducation physique et au sport.
Les rapporteurs estiment enfin qu’une politique interministérielle de santé de l’enfant et de l’adolescent devrait « présider à l’organisation de liaisons structurelles entre l’État (Éducation nationale), les autorités locales et les instances médico-sociales (PMI...)». Cette politique servirait d’ailleurs de base à l’élaboration des programmes de formation des enseignants.
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