LE DIAGNOSTIC de pédiculose du cuir chevelu est clinique. Le signe d’appel le plus fréquent est un prurit diffus ou à prédominance rétro-auriculaire qui s’étend vers les tempes, la nuque voire la partie haute du dos. Les poux sont des insectes noirs, très mobiles, de 1 à 3 mm et seule leur présence affirme le diagnostic. Ils ne sont pas toujours visibles mais la présence de leurs ufs, les lentes, masses ovoïdes de coloration blanchâtre dont la taille est d’environ un demi-millimètre, peut inciter à rechercher des poux de manière attentive. Les lentes peuvent se « confondre » à des pellicules mais, lorsqu’elles sont vivantes, elles restent solidement accrochées à la base du cheveu. Le pou est un insecte solidement amarré aux cheveux (il se déplace pour piquer et se nourrir de sang) et prolifique.
Mais soyons rassurés : s’il rampe vite, il ne saute pas. La contamination se fait d’une tête à l’autre par contact direct, ce qui explique une plus grande fréquence chez les enfants de 4 à 11 ans, ou de façon indirecte par le partage des brosses, peignes et bonnet. « L’éviction scolaire n’est pas obligatoire, souligne Olivier Chosidow, sauf éventuellement en cas d’impétiginisation importante associée.
En revanche, il faut prévenir le directeur de l’école et le médecin scolaire pour assurer un dépistage de l’ensemble des élèves. Les parents doivent être avertis et informés des moyens de traitement à appliquer d’emblée pour rompre la chaîne de contamination. » Il faut dépister les personnes parasitées dans l’entourage. Seules les personnes atteintes d’une pédiculose active (poux vivants) doivent être traitées.
Répéter le traitement 7 à 11 jours plus tard.
Les traitements utilisés doivent être pédiculicides et lenticide (en pratique ils le sont rarement : cf. infra). Ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Les deux classes pharmacologiques d’insecticides disponibles sont les pyréthrines et le malathion.
En France, le malathion est le plus prescrit car des résistances aux pyrèthres ont été démontrées. Des résultats inverses sont rapportés au Royaume-Uni.
Le traitement doit être appliqué sur la chevelure (en lotion de préférence) raie par raie en respectant le temps de pause indiqué par le fabricant. Le produit est éliminé par un shampoing doux. Puis l’éventage est effectué à l’aide d’un peigne à poux préalablement trempé dans le vinaigre qui facilite le décollage des lentes. « Le traitement doit être systématiquement répété 7 à 11 jours plus tard car aucun traitement n’est parfaitement lenticide », insiste ce spécialiste. Un examen de contrôle du cuir chevelu est recommandé le lendemain (J2) et une dizaine de jours après le premier traitement (J10-12). La présence de poux à J2 signe une probable résistance et nécessite un nouveau traitement avec une autre classe pharmacologique. La présence de poux à J12 témoigne de l’éclosion des lentes dans l’intervalle et de la mauvaise action lenticide du produit.
La décontamination des bonnets, écharpes, peluches draps, oreillers se fait par lavage en machine, à une température minima de 50 °C . Les peignes, brosses et matériels non lavables peuvent être trempés pendant trois jours dans le pédiculicide utilisé. « Il faut s’assurer de la bonne compréhension du traitement. Il est inutile en prévention. » Le développement d’autres agents antiparasitaires est à l’étude pour combattre l’émergence des résistances aux insecticides.
(1) Service de dermatologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil.
Réf : Chosidow O. Scabies and pediculosis. Lancet 2000 ; 355 : 819-26.
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