MOTIF BANAL et extrêmement fréquent de consultation, la dermite du siège concernera chaque enfant au moins une fois dans sa vie. Cette dermite est liée à l’humidité ambiante, au contact prolongé avec les urines ou les selles qui irritent le siège et à l’effet occlusif des couches. La dermite du siège se rencontre dès la période néonatale et jusqu’à la fin de la période des couches. Elle est favorisée par les diarrhées, les infections urinaires, les changes pas assez fréquents ou au contraire les enfants trop lavés avec des produits détergents (lingettes, savon).
En W, en Y ou tout le siège.
Trois cas de figure peuvent se rencontrer : une dermite des convexités en W liée à une irritation mécanique qui se produit à distance des plis, une dermite en Y qui débute par les plis et évoque une infection par levure ou une infection microbienne, enfin une dermite de tout le siège pour laquelle il est difficile de faire la part des choses.
La dermatite du siège peut parfois ne pas être banale et une maladie générale devra être recherchée. Il peut s’agir d’une localisation au niveau du siège d’une dermatose du nourrisson : dermatite atopique (rarement), psoriasis (érythème rouge vif, diffus, avec un aspect squameux en bordure, parfois annulaire), voire lupus néonatal devant des lésions érythématosquameuses et annulaires. Lorsque les lésions sont plus érosives, on peut être en présence d'une carence en zinc ( acrodermatis enteropathica), ou d'une dermatose bulleuse (épidermolyse bulleuse notamment). Une histiocytose langerhansienne peut se présenter avec des lésions infiltrées et purpuriques des plis. Une dermite du siège est fréquente au cours des diarrhées chroniques (maladie de Hirschprung, malabsorption).
Tamponner, pas frotter.
La prise en charge de l'érythème fessier repose sur des règles d’hygiène strictes : change toutes les quatre heures et après chaque selle, lavage des fesses avec du coton (en tamponnant et non en frottant) et seulement de l’eau pour les urines, avec des pains sans savon (Syndet) pour les selles. Les fesses seront traitées par des pâtes à l’eau (Aloplastine, Éryplast) et l’utilisation biquotidienne d’imidazolés (Daktarin gel dermique, Mycoster crème...). Idéalement on mettra les fesses à l’air et l’on pourra utiliser des Cotocouches, mais cela n’est pas toujours facile en pratique.
En cas de récidive ou de résistance, il faudra rechercher une infection urinaire, une candidose digestive, ou des diagnostics plus rares : histiocytose, carence en zinc, malabsorption et traiter la cause.
Le cas particulier de l’anite streptococcique (érythème rouge vif de la région périanale) dont le diagnostic peut être fait par Streptotest nécessite un traitement spécifique. Enfin, une dermite du siège peut se rencontrer au cours d’une maladie de Kawasaki, mais elle passe généralement au second plan du tableau clinique.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?