« Aujourd’hui, il faut vraiment inviter tous les pédiatres à aller sur le site ParcoursPro.online pour se créer un compte de Développement professionnel continu (DPC). Il est important que chacun valide ses obligations dans ce domaine sans attendre le dernier moment. C’est un enjeu important car c’est en suivant son parcours de DPC que chaque pédiatre pourra obtenir sa certification périodique. Et il ne faut pas perdre de temps car le délai pour valider les actions 2020-2022 se termine au 31 décembre », prévient le Dr Pascal Le Roux secrétaire général du Conseil national professionnel (CNP) de pédiatrie.
Il existe aujourd’hui un CNP dans chaque spécialité médicale. Celui de pédiatrie rassemble toutes les instances de la profession : la Société Française de Pédiatrie, l’Association française de pédiatrie ambulatoire, le Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers, le Syndicat national des pédiatres français et le Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile. Le Collège national des pédiatres universitaires y est associé, tout comme un représentant de l’Association des juniors en pédiatrie.
La principale mission du CNP est d’organiser le DPC au sein de la spécialité. « Nous sommes notamment chargés de définir les orientations prioritaires de formation continue des pédiatres sur trois ans. Une fois rédigées, ces orientations sont validées par l’Agence nationale de développement professionnel continu (ANDPC). C’est un gros travail que nous venons d’achever pour le cycle 2023-2025 », indique le Dr Le Roux.
Trois actions tous les trois ans
Chaque pédiatre a l’obligation de suivre au moins trois actions de DPC sur une période de trois ans. « C’est le respect de ces obligations qui permettra la délivrance de la certification périodique, pour une durée de 6 ans, par le Conseil de l’Ordre et le ministère de la santé. L’enjeu est d’assurer aux patients que leur médecin se forme de manière régulière et se tient au courant des évolutions de la spécialité », précise le Dr Le Roux.
Le DPC relève d’une obligation légale pour tous les médecins inscrits au tableau de l’Ordre des médecins. Le non-respect de cette obligation peut l’exposer à un manquement au code de déontologie médicale. Un médecin qui n’obtiendrait pas sa certification faute d’avoir validé son parcours de DPC, se rend coupable d’une « faute susceptible d’entraîner une sanction disciplinaire », selon une ordonnance de juillet 2021.
Congrès, diplômes, groupes de pairs, publications
Il est difficile aujourd’hui de savoir quelles sont les actions de DPC que choisissent en priorité les pédiatres. « C’est encore un peu tôt pour le dire, car le système est toujours en train de se mettre en place. Mais on voit quand même un certain intérêt pour la participation à des congrès, en particulier ceux de SFP ou de l’AFPA. Certains pédiatres participent aussi à des congrès de surspécialités (neuro, pneumo, gastro…). Il est par ailleurs possible de valider ses obligations de DPC en passant un diplôme universitaire ou interuniversitaire. Certains pédiatres libéraux préfèrent participer à des groupes de pairs ou de revues bibliographiques, tandis que les pédiatres hospitaliers s’orientent davantage vers les revues de morbimortalité ou l’analyse des pratiques dans une démarche de gestion des risques », détaille le Dr le Roux.
Référent d’expertise
Mais les missions du CNP de pédiatrie vont au-delà du DPC et de la certification. « Nous sommes aussi chargés de désigner des experts quand nous sommes sollicités par les différentes instances (HAS, DGOS, DGS, etc.). Régulièrement, ces instances nous demandent un avis sur tel ou tel sujet, par exemple la kinésithérapie respiratoire dans la bronchiolite, la prise en charge du reflux gastro-oesophagien, la place du couchage chez l’enfant, le problème de la maltraitance… Durant ces deux dernières années, nous avons aussi largement été sollicités pour délivrer des avis sur le Covid et la vaccination », indique le Dr Le Roux.
Le rôle du CNP est aussi de contribuer à l’analyse et à l’accompagnement d’évolution des métiers et des compétences des professionnels de santé dans le domaine de l’enfance (référentiel des compétences des puéricultrices par exemple), ainsi que de participer à la mise en place de registres épidémiologiques, comme celui sur les morts inattendues du nourrisson (lire aussi p. 5).
Exergue : « L’enjeu est d’assurer aux patients que leur médecin se forme de manière régulière et se tient au courant des évolutions de la spécialité »
Entretien avec le Dr Pascal Le Roux, secrétaire général du CNP de pédiatrie
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