LES NOURRISSONS PRÉMATURÉS constituent une population particulièrement vulnérable notamment sur le plan de la fonction respiratoire, sujets à la dysplasie bronchopulmonaire des prématurés. Si la plupart des produits donnés en I.V. ont des formules relativement simples (produit, eau et un agent tampon), il en va différemment de ceux à prise orale. Des excipients sont ajoutés pour la solubilité du principe actif (éthanol, propylène glycol ou PG), d’autres pour éviter la contamination bactérienne (parabens, acide benzoïque) et parfois pour tamponner le pH (hydroxyde de sodium). Des excipients existent dans les traitements donnés pour traiter ou éviter la dysplasie bronchopulmonaire des prématurés.
Trente-huit prématurés, nés avant la 30e semaine de gestation et pesant moins de 1 500 g à la naissance ont été inclus dans cette étude. Son objectif était de donner une première estimation pour instruire la question de l’exposition aux excipients des produits qu’ils reçoivent. On a analysé les données recueillies dans les dossiers des enfants après leur sortie.
Associés à une neurotoxicité.
Lors de leur séjour en néonatalogie, les nouveau-nés ont été exposés à plus de 20 excipients, y compris de l’éthanol et du PG, des produits associés à une neurotoxicité. « Les prématurés de notre étude sont exposés à l’éthanol par deux voies : une voie chronique à faible dose (avec le fer) et l’a utre en relation avec l’administration d’un produit diurétique. » Ce qui est en contradiction avec les recommandations d’une éviction totale de l’alcool par la mère pendant la grossesse. Les investigateurs n’excluent pas que « des évolutions péjoratives sur le plan neurologique chez des prématurés soient en relation avec l’éthanol ingéré. »
Le PG a été rendu responsable d’altérations du SNC (convulsions, ototoxicité). Une limite supérieure à ne pas dépasser a été fixée à 215 mg/kg. Elle est probablement inférieure chez les prématurés, soulignent Whittaker et coll.
« Nous considérons qu’il est important que les Agences de Santé… non seulement veillent à ce que les fabricants fournissent des informations détaillées sur les étiquettes des médicaments, mais aussi mènent des actions pour déterminer si les pratiques actuelles sont à risque et si c’est le cas, indiquent comment les prendre en charge ».
« Arch Dis Child Fetal Neonatal », édition en ligne.
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