SELON le consensus d’experts, dans l’énurésie nocturne primaire isolée, deux formes principales sont identifiées : les formes polyuriques et les formes à faible capacité vésicale.
Dans la première, l’osmolarité du matin est basse (inférieure à 800 mosm/l) et le rythme nycthéméral de la sécrétion de vasopressine est inversé. Les mécanismes physiopathologiques sont encore mal connus. Réduction hydrique et desmopressine sont efficaces : de 60 à 70 % des enfants réduisent de moitié les accidents nocturnes à 6 mois.
Dans la seconde forme, la capacité vésicale fonctionnelle, calculée sur le plus grand volume uriné, est réduite de 70 % par rapport à la capacité théorique et est souvent associée à une hyperactivité nocturne du détrusor. Les systèmes d’alarme sont indiqués et soulagent dans 60 à 80 % des cas. Les thérapies cognitivo-comportementales associées améliorent les résultats.
Des antécédents familiaux.
Parmi les facteurs favorisants, on décrit les apnées du sommeil, un seuil d’éveil nocturne plus élevé, sans modification du sommeil, et surtout un déficit infraclinique de la maturation neurologique centrale. Par ailleurs dans 30 à 60 % des cas il existe des antécédents familiaux. Il importe enfin de rechercher un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, présent dans 10 % des cas, car la prise en charge du trouble améliore le symptôme urinaire.
En pratique, le rôle du médecin traitant est essentiel ; la première consultation, longue, est capitale, pour éliminer toute cause organique (inspection du méat urétral, de la région dorsale et abdominale, étude du tonus musculaire et bandelette urinaire). Elle met en place une bonne alliance thérapeutique avec le patient et sa famille. Les règles hygiéno-diététiques sont précisées : apport liquidien entre 7 et 18 heures, un tiers de ces apports (50 ml/kg/j) au petit-déjeuner, pas d’eau sucrée ou gazeuse en fin de journée ni d’aliment trop salé, peu de laitage le soir, mictions 5 ou 6 fois par jour, en position détendue. Après 2 semaines, l’enfant remplit un cahier mictionnel sur 48 heures, mentionnant les accidents nocturnes. S’il est motivé et en fonction des causes, sera prescrite alors la desmopressine, le soir, à la dose initiale de 120 µg avec augmentation progressive possible par palier de 60 µg jusquà 240 µg (traitement de 3 mois), ou une alarme (4 à 8 semaines) qui peut, en cas d’échec, être associée à l’oxybutynine. Les antidépresseurs tricycliques sont contre-indiqués.
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