Chez l’enfant, la présence de plomb dans le sang, même à de faibles taux, est associée à une réponse cardio-vasculaire inadaptée au stress. C’est ce que suggère une étude présentée au 122e congrès annuel de l’American Physiology Society.
Chez des enfants de 2 ans ayant une plombémie élevée, on a constaté plus tard (en moyenne vers 9 ans et demi) une majoration de la réponse vasculaire au stress. L’association reste-t-elle exacte si plombémie et réponse au stress sont mesurées en même temps ? Pour le savoir, une équipe américaine (James MacKenzie et coll., State University of New York, Oswego) a conduit une étude chez 140 enfants de 9 à 11 ans, chez lesquels on mesurait la fonction cardio-vasculaire (y compris les résistances périphériques) d’une part au repos, d’autre part alors qu’ils devaient accomplir une tache stressante sur ordinateur. Par ailleurs, la plombémie des enfants était mesurée au moment de l’expérience. Résultat : le taux de plomb est corrélé à la réponse au stress en ce qui concerne les résistances périphériques. Fait remarquable : tous les participants avaient des taux sanguins relativement peu élevés de plomb : en moyenne 3,8 µg/dl (norme américaine < 10 µg/dl).
Comment expliquer que le plomb affecte les résistances périphériques ? Les chercheurs ont découvert une augmentation de l’activité sympathique durant le repos et, paradoxalement, une réponse sympathique diminuée au cours de l’épreuve stressante. Tout se passe comme si, du fait d’une augmentation de l’activité sympathique durant le repos, l’organisme avait du mal à activer le système neveux sympathique comme il le faudrait. Par ailleurs, les chercheurs ont découvert que, chez les enfants qui ont les taux les plus élevés de plomb, l’aldostéronémie s’abaisse. Des résultats à confirmer, indiquent les chercheurs.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?