C’EST PEUT-ÊTRE le marqueur qui faisait défaut en néonatalogie. La situation est critique face à un nouveau-né prématuré atteint d’encéphalopathie ischémique-hypoxémique. Chez qui réaliser une hypothermie thérapeutique afin de préserver l’encéphale ? Le dosage d’une protéine d’origine cérébrale, la GFAP (pour Glial Fibrillary Acidic Protein), pourrait répondre à cette question.
L’équipe d’Ernest M. Graham (Université Johns Hopkins, Baltimore) a réalisé une étude auprès de 23 prématurés nés entre 36 et 41 semaines d’aménorrhée et atteints de cette encéphalopathie. Ils ont été comparés à des bébés de même terme mais indemnes de l’affection. Chez tous ces jeunes participants, la protéine GFAP a été dosée dans le sang du cordon à la naissance, à l’admission en unité de soins intensifs et quotidiennement pendant une semaine. Chez les nourrissons atteints, le taux de protéine était significativement plus élevé, signant l’hypoxie au cours de cette période.
Les auteurs constatent que les enfants dont l’IRM cérébrale était anormale et traités par abaissement de la température corporelle étaient ceux dont les taux étaient les plus élevés. La réfrigération consistait en un abaissement de la température centrale à 33,5 °C dès la 6e heure de vie et ce pendant 3 jours. La moitié des bébés traités conservait un taux élevé de la protéine au bout des 72 heures de traitement.
La protéine GFAP.
Comme il est difficile de savoir si le cerveau récupère au cours du refroidissement, comme il n’existe aucun marqueur de succès thérapeutique, il est possible que la protéine GFAP remplisse ce rôle. Mais des études complémentaires seront nécessaires pour déterminer si l’augmentation du taux de ce biomarqueur est associée avec des séquelles neurologiques, notamment par un suivi sur le long terme et des imageries cérébrales.
L’abaissement de la température centrale, dès le diagnostic posé, préserve le métabolisme énergétique cérébral, réduit l’œdème cytotoxique, améliore le devenir fonctionnel et histologique du cerveau. Si ce traitement peut réduire le risque de décès et de séquelles neurologiques, il est loin d’être la panacée. Son efficacité varie d’un patient à un autre.
American Journal of Obstetrics and Gynecology, octobre 2011.
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