La perception du risque accidentel ne correspond pas à la réalité. En effet, selon une enquête française de 2007 (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), si 75 % des parents se sentent concernés par les accidents de la vie courante (AcVC), peu d’entre eux connaissent les gestes préventifs et le matériel de sécurité, rapporte le Dr Valérie Hue (CHU de Lille). Dans une étude menée la même année aux États-Unis, 98 % des parents d’enfants âgés de moins d’un an déclaraient s’être équipés d’un détecteur de fumée, mais seulement 55 % des appareils étaient fonctionnels. En ce qui concerne les barrières de sécurité, présentes dans 21 % des foyers, aucune n’était efficace. Et parmi les 71 % des parents qui disaient ranger les médicaments, seulement 17 % le faisaient effectivement. En Australie, des données de 2005 montrent que les familles ayant des enfants de moins de 5 ans n’appliquent pas les stratégies de prévention des intoxications. En cause, notamment, des croyances selon lesquelles des produits sans emballage ou dont l’emballage ne mentionne pas le risque ne sont pas toxiques, des difficultés pratiques et financières (surcoût des produits avec emballage de sécurité), un manque d’adaptation à l’âge de l’enfant.
« Environ un tiers des AcVC peuvent être considérés comme "facilement évitables" », souligne le Dr Bertrand Thélot (Institut de veille sanitaire). Pour la prévention de ces accidents, « les mesures éducatives seules sont probablement insuffisantes, précise le Dr Hue. La sécurisation de l’environnement est indispensable, que ce soit par des mesures législatives ou par les équipements de sécurité, avec une formation des familles à leur utilisation ».
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