Les propositions de la SPLF étaient très attendues, en raison de la complexité des dernières recommandations internationales émises en 2011 par le comité Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD).
En effet, « ces recommandations internationales sont complexes à utiliser en pratique, la thérapeutique étant conditionnée par de multiples critères. Et certaines propositions ne sont justifiées ni par des essais cliniques ni par les AMM. C'est pourquoi plusieurs sociétés dont la SPLF ne les ont pas endossées », rappelle le Dr Maeva Zysman (CHU de Nancy). Aujourd’hui, selon les nouvelles recommandations proposées par la SPLF, « les choix et adaptations thérapeutiques doivent être guidés par les symptômes et le risque d’exacerbations », précise le Pr Bruno Housset (CHI de Créteil).
Mesures non pharmacologiques et bronchodilatateur
En première ligne de traitement, la priorité est donnée aux mesures non pharmacologiques (sevrage tabagique, vaccinations, activité physique…), associées aux bronchodilatateurs de courte durée d’action à la demande en cas de dyspnée non quotidienne. Concernant les bronchodilatateurs de longue durée d'action et les corticoïdes, « ils sont réservés aux patients avec une dyspnée quotidienne et/ou faisant des exacerbations », précise le Dr Zysman. Dans ce cas, le traitement de première ligne repose sur un bronchodilatateur de longue durée d’action, bêta-2-mimétique (LABA) ou antimuscarinique (LAMA), en monothérapie. (1)
Double ou triple bronchodilatation en cas d’échec
« Si la dyspnée ou les exacerbations persistent, une double bronchodilatation est indiquée, une étude récente ayant montré sa supériorité sur une association bronchodilatateur-corticoïde. (2) Une association bêta-2-mimétique corticoïde est toutefois envisageable si les exacerbations prédominent », explique également le Dr Zysman. En cas d’échec de la bithérapie, une trithérapie avec deux bronchodilatateurs (LAMA/LABA) et un corticoïde est recommandée. En revanche, « chez les patients sous trithérapie, une décroissance thérapeutique vers une association LAMA/LABA peut être envisagée en l’absence d’exacerbation », souligne le Pr Housset.
(1) M Zysman et al. Pharmacological treatment optimization for stable chronic obstructive pulmonary disease. Proposals from the Société de Pneumologie de Langue Française. Rev Mal Respir 2016 ; 33:911-36
(2) J A. Wedzicha et al. Indacaterol–Glycopyrronium versus Salmeterol–Fluticasone for COPD.NEJM 2016; 374:2222-34
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