Lors des pics de pollution, les patients ayant une sensibilité aux polluants atmosphériques ou une pathologie respiratoire devraient avoir pour réflexe de se renseigner sur la qualité de l’air de leur lieu de résidence. « Nous pouvons conseiller à ces patients de se documenter sur le niveau de pollution de l’air. Les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) et certaines applications mobiles (telles que Plume Labs) délivrent des informations fiables sur la qualité de l’air des villes françaises », souligne la PrØChantal Raherison-Semjen, pneumologue au sein du service des maladies respiratoires (pôle cardiothoracique) du CHU de Bordeaux.
Chez les patients atteints de maladies respiratoires (asthme, BPCO, pneumopathies infiltrantes diffuses, fibrose pulmonaire, mucoviscidose), les études épidémiologiques ont montré que les pics de pollution entraînent une augmentation de la durée et de l’intensité des symptômes : irritation des bronches, exacerbations et/ou crises d’essoufflement. « Pour ces patients, il faudrait essayer d’anticiper davantage les pics de pollution afin de diminuer la fréquence des symptômes et la durée d’exacerbation », note la Pr Raherison.
Une variété de mesures
Le pneumologue ne peut évidemment pas conseiller à tous ses patients de rester confinés chez eux, lors des pics de pollution. « Les mesures de confinement peuvent, néanmoins, être conseillées – durant une courte période – aux patients ayant les pathologies les plus sévères », ajoute la Pr Raherison. Les autres patients doivent, pour leur part, limiter les sorties et éviter les efforts (exercices physiques, vélo…) à l’extérieur. En effet, l’effort physique, effectué en plein air lors de pics de pollution, augmente la pénétration des polluants dans les bronches.
Par ailleurs, lors des pics de pollution, une augmentation du traitement de fond pourrait, à l’avenir, être envisagée. « Aujourd’hui, il n’existe pas de consensus, ni de recommandation officielle à ce sujet, mais nous devrions y venir progressivement. En effet, nous pourrions tout à fait,proposer aux patients asthmatiques, par exemple, d’augmenter leur consommation de bronchodilatateur (comme cela est recommandé chez les personnes allergiques en période de pollinisation) », précise la Pr Raherison. Ce réajustement temporaire du traitement, à discuter au cas par cas avec le pneumologue, peut aider à passer le cap difficile du pic de pollution.
Autre option qui n’est pas encore entrée dans les mœurs en France, le port de masque FFP (garantissant un haut niveau de filtration des polluants) pourrait, d’ici quelques années, être conseillé aux patients souhaitant diminuer leurs risques de symptômes respiratoires lors des pics de pollution.
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