« LES RECEVEURS transplantés avec des poumons de donneurs fumeurs ont une meilleure chance de survie totale que ceux qui restent sur les listes d’attente, en dépit du fait qu’ils tendent à survivre moins longtemps après la greffe que les patients qui ont reçu des poumons de non-fumeurs. »
Les informations traitées proviennent du Registre des transplantations qui est tenu au plan national au Royaume-Uni. Les taux de survie de 2 181 adultes en attente de transplantation pulmonaire ont été examinés entre le 1er juillet 1999 et le 31 décembre 2010. Il y a eu pendant cette période, 1 295 transplantations pulmonaires, dont environ 2/5e avec des greffons prélevés chez des personnes ayant des antécédents de tabagisme. On a une estimation du nombre de cigarettes quotidiennes, mais pas de l’imprégnation globale en terme de paquets-année.
Au total, les receveurs de tels poumons ont, certes, un plus mauvais taux de survie à trois ans que les receveurs de poumons prélevés chez des non fumeurs, avec un accroissement de 36 % du risque de décès. Mais quand on compare le risque des personnes greffées avec un poumon de fumeur au risque des sujets sur liste d’attente, on constate que leur probabilité de décès après enregistrement sur cette liste est réduite de 21 % comparativement à ceux qui demeurent sur la liste.
Maladie septique et fibrose.
Les auteurs remarquent que ces effets sont particulièrement prononcés dans deux groupes de pathologies : chez les patients souffrant d’une maladie pulmonaire septique, et chez ceux ayant une fibrose, avec des probabilités de survie accrues respectivement de 40 % et de 61 % quand on n’exclut pas les donneurs fumeurs.
Les auteurs reconnaissent que la greffe d’un poumon de fumeur est de nature à affecter la survie des patients. Mais ils soulignent que leurs résultats ne contredisent pas la politique actuelle au Royaume-Uni, consistant à utiliser les ressources pulmonaires provenant de fumeurs et non fumeurs en matière de transplantation, ce qui « améliore les taux de survie des patients enregistrés sur les listes d’attente pour les greffes pulmonaires, politique qui doit être poursuivie. »
En conclusion, comme près de 40 % des greffes ont été faites avec un poumon de fumeur, le rejet de tels greffons « augmenterait la mortalité des personnes sur la liste d’attente, et n’est pas à conseiller. » Il convient toutefois d’informer les patients que l’utilisation de tels poumons peut éventuellement réduire leur longévité.
Maintenant, des études plus poussées sont nécessaires pour établir les valeurs seuils de quantification des paquet-année du donneur, au-delà desquelles le risque pour le receveur s’accroît et menace le bénéfice du traitement.
The Lancet, en ligne le 29 mai 2012. Doi :10.1016/S0140-6736(12)60160-3.
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