L’exposition au tabac pendant la grossesse augmente pour le nouveau-né le risque de détresses respiratoires, d’infections respiratoires et de bronchiolites, qui peuvent se manifester très tôt après la naissance ; elles sont plus sévères et nécessitent plus souvent une hospitalisation. L’asthme du nourrisson est aussi plus fréquent, avec un risque accru de persistance. Les nouveau-nés de mère fumeuse sont d’autant plus vulnérables aux infections, pulmonaires en particulier, qu’ils sont plus souvent de faible poids, voire prématurés. Ils vont rester pour toujours plus à risque de faire des infections pulmonaires.
Des études ont aussi montré une augmentation du risque allergique, notamment aux acariens, du fait de l’augmentation de la perméabilité muqueuse aux allergènes, à tel point que si les deux parents sont allergiques et que la mère est fumeuse, le risque de rhinite et d’asthme allergique est multiplié par 20 !
L’e-cigarette aussi
« Chez un enfant exposé au tabac pendant la grossesse, les débits ventilatoires sont diminués. D’autre part, le tabagisme provoque, au niveau ciliaire, des anomalies de la tubuline. Cette protéine protège des infections du rhinopharynx, d’où une augmentation des risques d’otites, de rhinites, d’infections bronchopulmonaires et d’asthme chez le nourrisson », explique le Dr Davide Caimmi (Montpellier).
L’exposition au tabagisme en période postnatale uniquement limite les risques liés au développement pulmonaire, mais expose à un risque assez similaire d’infections ou d’asthme sur le long terme. De plus, le risque de pathologies respiratoires aiguës ou chroniques s’observe aussi lorsque les parents fument à l’extérieur. Lorsque la fumée imprègne les vêtements des parents, une certaine quantité de nicotine passe chez l’enfant, où on peut la retrouver dans les urines.
Enfin, des études récentes montrent que les conséquences du tabagisme chez l’enfant ne sont pas liées aux différentes substances présentes dans la cigarette, mais à la nicotine, ce qui s’étend aussi aux substituts nicotiniques ou à la nicotine des cigarettes électroniques.
Entretien avec le Dr Davide Caimmi, pédiatre au CHU de Montpellier
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