Une étude canadienne confirme que le reconditionnement ex vivo est une méthode fiable pour faire face à la pénurie de greffons pulmonaires. Le service du Shaf Keshavjee à Toronto, l’une des grandes équipes à travers le monde à réaliser cette technique de « couveuse » permettant de récupérer des greffons pulmonaires récusés, vient de publier son bilan d’activité sur la période allant de septembre 2008 à janvier 2010.
D’après leurs résultats, le pronostic des greffons pulmonaires reconditionnés est comparable à court et moyen termes aux greffes traditionnelles. Au cours de l’étude, l’équipe a réalisé 136 transplantations pulmonaires, dont 20 avec des greffons reconditionnés, les 116 autres constituant le groupe témoin. Le dysfonctionnement du greffon à 72 heures n’était pas significativement différent entre les deux groupes, pas plus que la mortalité à 30 jours.
Échanges gazeux
Les greffons provenant de donneurs à haut risque étaient définis par la présence d’un des paramètres suivants : rapport pression partielle artérielle en oxygène (PaO2) sur fraction inspirée en oxygène (FiO2) < 300 mmHg ; œdème pulmonaire (infiltrats interstitiels en l’absence d’infection) ; insufflation ou exsufflation insuffisantes observées en peropératoire chez le donneur ; transfusion sanguine ›10 unités ; donneur après arrêt cardiaque. Le critère principal de jugement était la survenue d’un dysfonctionnement du greffon à 72 heures post-greffe, de grade 2 (PaO2/FiO2 entre 200 et 300 mmHg) ou de grade 3 (PaO2/FiO2 < 200 mmHg). L’incidence était de 15 % dans le groupe reconditionnement et de 30 % dans le groupe témoin (p = 0,11).
Le reconditionnement ex vivo est une méthode permettant d’évaluer la viabilité de greffons pulmonaires avant transplantation. La technique consiste à les placer dans un caisson stérile et à les immerger dans un perfusat extracellulaire. Les organes sont ventilés et perfusés à température du corps afin de reproduire les conditions physiologiques. Après quatre heures de reconditionnement, les greffons sont refroidis à 10 °C pendant 10 minutes, avant que la perfusion et la ventilation ne puissent être arrêtées. Les poumons sont alors stockés à 4 °C jusqu’à transplantation. Plusieurs équipes ont expérimenté la méthode à travers le monde, en Suède, aux États-Unis et au Canada. En France, deux équipes la réalisent, l’une dirigée par le Dr Redha Souilamas à l’hôpital européen Georges-Pompidou, l’autre à Grenoble (voir le « Quotidien » daté du 19 mars 2009).
« N Engl J Med » 2011; 364:1431-40.
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