Les maladies respiratoires chroniques (asthme, BPCO) constituent un réel problème de santé publique. Pourtant, ces maladies bénéficient des progrès thérapeutiques et de traitements inhalés qui présentent l’avantage à la fois d’être efficaces à de faibles posologies et d’être en général bien tolérés, car ils ont beaucoup moins d’effets secondaires qu’un traitement administré par voie orale.
« Les médicaments inhalés sont très nombreux, voire trop nombreux. Le choix des dispositifs est de plus en plus vaste : bêta 2 agonistes à longue durée d’action, corticoïdes inhalés, associations fixes corticoïde/bêta 2 agoniste, anticholinergique/bêta 2 agoniste… et si l’on prend l’exemple de l’asthme, de nombreuses études montrent qu’il reste toujours mal contrôlé chez plus de la moitié des patients », explique le Dr Marc Sapène, pneumologue à Bordeaux, président de l’Association asthme & allergies. « Cette contradiction s’explique de façon assez simple, par une mauvaise observance et une mauvaise utilisation des dispositifs inhalés, dues à un manque d’éducation thérapeutique des patients qui entraîne une perte d’efficacité du traitement ».
L’amélioration de la prise en charge de l’asthme et de la BPCO passe donc par le développement de l’éducation thérapeutique qui devrait être intégrée dans le parcours de soins, comme préconisé par la loi HPST.
Simplification ?
La tendance est à la simplification du mode d’emploi des inhalateurs. Cependant, chaque système est associé à des instructions spécifiques, et ils sont nombreux… « De nombreuses enquêtes ont montré que les médecins étaient aussi mauvais que leurs patients pour utiliser les inhalateurs. Une étude récente réalisée auprès de pneumologues sur les dispositifs (correspondance des doses, indications des associations fixes…) a également mis en évidence un manque de connaissance », souligne le Dr Marc Sapène.
La formation des médecins afin de développer leurs compétences pour la mise en place d’activités d’éducation thérapeutique au sein de leur pratique est donc primordiale. Pour les médecins généralistes, il s’agit essentiellement d’une formation de type posture éducative. De nombreux patients ne savent pas respirer et ont des problèmes de coordination main-poumon.
Les patients ont besoin de structures d’éducation, pas seulement à l’hôpital, mais aussi de proximité, en ville. Des expériences se développent un peu partout en France. « C’est ainsi qu’a été créé le Centre d’éducation thérapeutique Bordeaux Aquitaine qui rassemble une équipe de professionnels de santé libéraux (médecins, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues…) qui travaillent tous ensemble à l’éducation des patients souffrant de pathologies chroniques. Au départ, pathologies respiratoires, puis cardiovasculaires, diabète… Un patient souffrant de BPCO présente d’ailleurs souvent des comorbidités de ce type », explique le Dr Marc Sapène.
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