Une étude réalisée par l’IFOP pour la Fondation Pileje montre que si les Français ont bien intégré les bonnes pratiques de santé, ils les suivent toutefois, de manière inégale.
Selon cette enquête, menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, 69 % d'entre eux parviennent à ne pas fumer et 64 % à limiter leur consommation d’alcool, alors qu’ils ne sont que 28 % à parvenir à pratiquer une activité physique régulière, 29 % à manger 5 fruits et légumes par jour et 40 % à limiter la consommation de viande rouge ou de charcuterie. Toutefois une part importante de celles qui n'arrivent pas être assidues essaie de suivre les recommandations : 31 % des Français tentent de limiter leur consommation de viande rouge et de charcuterie, 42 % de bouger davantage, 45 % de manger plus de fruits et légumes et 37 % de pratiquer une activité physique régulière. Entre 8 et 21 % seulement déclare ne pas essayer du tout.
Ces résultats sont conformes à ceux relevés il y a deux ans déjà, avec une très légère progression. Dans le détail, les femmes sont toujours plus assidues pour adopter les bons réflexes que les hommes. Environ 76 % des personnes interrogées pensent aussi que pour prévenir certaines maladies ou leurs complications, des bonnes pratiques (nutrition, activité physique, gestion du stress, sommeil) peuvent compléter, voire remplacer un traitement médicamenteux. Parallèlement, moins d’un tiers des personnes interrogées déclare parfois penser au médicament comme à une « pilule miracle » (29 %). Et 90 % estiment que la pratique régulière d’une activité physique permet un meilleur contrôle de l’hypertension artérielle et 83 % sont convaincus que le suivi des recommandations nutritionnelles nationales permet de réduire les chances de développer de nombreuses maladies (cancer, obésité, diabète…).
Un déficit d’information à combler
Près de 57 % de la population apparaît en manque d’information sur les méthodes de prévention, notamment les moins de 35 ans (61 %), les ouvriers (65 %) et les habitants de la région parisienne (63 %). Alors comment passer à une prévention active ? Comme l’a souligné le Dr Jean-Michel Lecerf de l'Institut Pasteur de Lille, il faudrait passer à une démarche de promotion de la santé et impliquer davantage les médecins dans l’éducation thérapeutique, « en particulier les médecins généralistes qui font partie des acteurs majeurs du système de soins ». Dans la démarche de prévention et de gestion des risques santé, qui nécessite d’être personnalisée - en fonction du niveau de risque et des déterminants socio-économiques, culturels, psychologiques - il faut agir avec prévenance, accompagner le patient et lui laisser la possibilité d’y renoncer : le médecin doit proposer (et non imposer) et le patient disposer. Enfin, il faudrait « accroître la formation des professionnels de santé dans le domaine de la prévention et de l’accompagnement à la santé, tant en termes de compétence que de conviction ».
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