L’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) publie le volet asthme de son enquête Santé protection sociale (ESPS), réalisée en 2006 auprès de 8 000 ménages et 22 000 individus. Près de 7 % de la population française (6,7 %) est asthmatique, une prévalence en hausse par rapport à 1998, où elle était estimée à 5,8 %. « Deux éléments peuvent participer à cette évolution mais ne peuvent l’expliquer que partiellement », notent les auteurs de l’étude : un meilleur repérage de la maladie par les médecins, associé à une meilleure acceptation du diagnostic par les personnes, des différences minimes de méthode d’interrogation entre 1998 et 2006. Les hommes sont globalement plus touchés que les femmes. Toutefois, chez les moins de 15 ans, l’asthme prédomine chez les garçons avec 10 % d’asthmatiques chez les 5-10 ans contre 6 % chez les filles.
Parmi les patients, seulement 39 % présentent un asthme contrôlé, les autres sont soit partiellement contrôlées (46 %) soit totalement incontrôlées (15 %). Et si l’on se réfère à la classification proposée par la HAS (Haute Autorité de santé) dans ses recommandations, les résultats sont encore plus négatifs : seulement 17 % des asthmatiques sont sous contrôle « optimal », 48 % sous contrôle « acceptable » et 35 % sous contrôle « inacceptable ». Entre 40 et 64 ans, les patients ont un risque plus élevé d’être insuffisamment contrôlés.
Un traitement médicamenteux insuffisant.
Moins d’un asthmatique sur deux a recours à un traitement de fond, le traitement indiqué pour réduire et maîtriser l’intensité des symptômes. Ainsi, par exemple, près de 3 asthmatiques insuffisamment contrôlés sur dix ne prennent qu’un traitement à la demande alors que leurs symptômes justifieraient le traitement de fond. Parmi les asthmatiques totalement non contrôlés, 24 % n’ont pas de traitement de fond.
En dépit de ces résultats, la mortalité et les hospitalisations pour asthme ont diminué. « De 2000 à 2004, la mortalité a baissé de 13 % chez les hommes et de 7,5 % chez les femmes », a indiqué à l’AFP Anissa Afrite, co-auteur de l’enquête. L’un des 100 objectifs de la loi de santé publique de 2004 était de réduire de 20 % en quatre ans la fréquence des crises nécessitant une hospitalisation.
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