« Asthme : un défi à relever au quotidien ! », tel est le message délivré par l'association Asthme & Allergies qui veut lutter contre la banalisation à l'occasion de la journée mondiale ce 2 mai. Même si des traitements efficaces sont disponibles, la vie de tous les jours des patients reste marquée par « des contraintes physiques et psychologiques, une altération de la qualité de vie, de l'absentéisme scolaire ou professionnel, des conséquences sur la vie sociale et familiale », est-il exposé dans un communiqué.
Un peu plus de la moitié (54 %) des patients asthmatiques sont réveillés la nuit par leur asthme et presque autant (48 %) peuvent être gênés dans leurs activités quotidiennes, est-il rappelé.
« Il y a encore 900 décès par an dus à l'asthme en France, rappelle le Pr Gilles Garcia, pneumologue et président d'Asthme & Allergies. Le danger est d'accepter d'avoir des symptômes quotidiens, que ceux-ci deviennent de plus en plus importants, comme des réveils nocturnes à cause de quintes de toux ou la sensation de manquer d'air. C'est une situation insidieuse, qui impose d'évaluer en permanence l’importance et l’impact des symptômes d’asthme. »
Les personnes asthmatiques doivent maîtriser de nombreuses compétences : reconnaître les symptômes, savoir utiliser régulièrement les traitements de l'asthme (traitement de fond, utilisation correcte des systèmes d'inhalation, prévenir les symptômes survenant à l'effort), éviter les facteurs aggravants (maintenir une activité régulière, se méfier des allergènes, du tabac, de la pollution et des irritants domestiques, organiser ses voyages).
Les asthmatiques sportifs mais limités
Concernant le sport, plus d'un quart (28 %) des patients disent limiter leurs activités physiques. Une enquête réalisée par Sanofi avec l'Ifop auprès de 5 000 Français, dont plus d’un millier de personnes ayant été atteintes d’asthme, révèle, quant à elle, des résultats contrastés. Certes, deux tiers des asthmatiques (65 %) pratiquent au moins une activité physique par semaine, soit étonnamment, plus que les non-asthmatiques (61 %), mais 68 % des patients considèrent que l’asthme constitue un véritable handicap pour devenir un athlète de haut niveau. Pire, 39 % des asthmatiques ont déjà évité des situations de la vie quotidienne comme courir après un bus (62 % pour les asthmatiques sévères) et 34 % ont déjà évité de prendre les escaliers (56 % pour les asthmatiques sévères).
Et pour les asthmatiques sévères, toujours selon l'enquête menée en association avec la Fondation du sport, la situation est plus délicate encore. Environ 60 % considèrent la pratique d’une activité physique comme « un défi » et 43 % comme une source d’angoisse. Et un tiers des asthmatiques sévères a déjà subi des moqueries dans le cadre d’activités professionnelles (34 %) ou sportives (36 %).
Un impact sur la scolarité et la vie intime
Pour les plus jeunes, l'enquête révèle que l’asthme constitue encore un frein à certaines activités scolaires (37 %), surtout pour les patients les plus touchés par la maladie (entre 40 et 50 %). Un peu plus d'un quart (28 %) rapporte avoir été mis à l’écart par l’enseignant du groupe de sport en raison de l’asthme.
Pour ce qui est de la vie intime, 42 % des asthmatiques ont vu des partenaires se moquer de leurs capacités sexuelles en raison de leurs difficultés respiratoires et plus de la moitié (53 %) des hommes ayant un asthme sévère disent que la maladie a un impact négatif sur leur vie sexuelle.
Pour les asthmes sévères, le défi est plus élevé. Une situation qui concerne 3 à 5 % des patients malgré une prise en charge optimale. Des biothérapies par anticorps (Ac) monoclonaux ont vu le jour ces 10-15 dernières années : l'omalizumab (Ac anti-IgE), le mépolizumab (Ac anti-IL-5), le benralizumab (Ac anti-IL-5R) et le dupilumab (Ac anti-IL-4R).
Une recherche clinique active dans l'asthme sévère
Le réseau d'excellence Crisalis, labellisé F-Crin, rappelle les études en cours auxquelles peuvent participer les patients. Quatre en particulier sont mises en avant : l'étude Secure comparant deux modes d'administration du mépolizumab ; l'étude Texas sur l'activité physique des patients traités par mépolizumab ; l'étude Revert sur l'impact du tézépélumab sur la réduction de l'épaississement bronchique ; l'étude Boa sur l'effet d'un ballon intra-gastrique sur les symptômes d'asthme chez les patients obèses.
« Nous invitons toutes les personnes potentiellement intéressées à se rapprocher de leurs pneumologues à Nantes, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Grenoble, Dijon, Strasbourg, Paris Bichat, Paris Bicêtre, Hôpital Foch Suresnes, Lille, Besançon, Reims et Pointe-à-Pitre s’ils souhaitent participer aux nouvelles études en cours, ou à contacter directement le réseau Crisalis (www.crisalis-network.org/) pour une mise en relation avec le centre Crisalis le plus proche », expliquent les Prs Laurent Guilleminault (pneumo-allergologue au CHU de Toulouse) et Gilles Devouassoux (chef du service de pneumologie de l'hôpital de la Croix Rousse aux Hospices civils de Lyon), co-coordinateurs du réseau Crisalis.
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