Le tabagisme maternel est un facteur de risque modifiable majeur de morbidité maternelle et fœtale. Or depuis 2010, les taux d'arrêts ne progressent pas. La prévalence du tabagisme au troisième trimestre de grossesse stagne à 16 % en France quand d'autres pays comme l'Angleterre ou les pays du Nord on est autour de 5-10 %.
Pour préciser quels types de femmes continuent à fumer, arrêtent ou réduisent leur consommation une enquête a été menée en 2016 auprès de 12 400 femmes majeures ayant accouché d'un enfant âgé de plus de 22 semaines d'aménorrhée. Elle met en évidence que la quantité de cigarettes fumées avant la grossesse ainsi que le contexte sociodémographique pèse sur l'attitude des femmes sans compter les disparités géographiques.
90 % des femmes modifient leur tabagisme dont la moitié arrêtent
Dans cette enquête 30 % des femmes fumaient avant leur grossesse. Parmi elles neuf sur dix ont modifié leur consommation de tabac en cours de grossesse. Près de la moitié d'entre elles ont arrêté et ne fument plus au 3e trimestre. L'autre moitié a réduit sa consommation. Mais une fumeuse sur dix n'a en rien modifié sa consommation. Résultat au 3e trimestre on est encore à 16 % de fumeuses. Celles qui ont arrêté n'étaient généralement pas avant leur grossesse de très grosses fumeuses ; leur consommation médiane est autour de 6 cigarettes/j. Les femmes qui tendent plus à réduire leur consommation qu'à arrêter sont les femmes multipares ou ayant un niveau d'études ou de revenus inférieurs. Mais plus la consommation était importante avant la grossesse plus elle a été réduite.
(1) BEH 2018; 35-36:694-702
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