C’est un long mandat que le Pr Bruno Housset va bientôt boucler à la tête de la Fédération française de pneumologie (FFP). « Cela fait plus de 10 ans ». Sous son impulsion, cette Fédération, fondée en octobre 2005, aura su trouver sa place dans le paysage sanitaire et s’imposer comme le principal interlocuteur des tutelles pour parler au nom de tous les pneumologues. « C’était l’objectif de départ. Le but était vraiment de rassembler toutes les composantes de la pneumologie, sans empiéter sur les prérogatives des uns et des autres », explique le Pr Housset.
Ainsi, la FFP réunit de façon paritaire l’ensemble des associations de pneumologie, la Société de pneumologie de langue française, le Collège des hôpitaux généraux, le Collège des enseignants de pneumologie, la Fondation du souffle, les syndicats (SAR et SPH), ainsi que les associations locales et régionales de pneumologues. « Dans les premiers temps, notre action s’est largement focalisée sur les nouvelles règles de formation et d’accréditation des médecins. Et ensuite, le développement professionnel continu (DPC) est resté un de nos principaux dossiers, notamment quand la Fédération est devenue en 2012 le Conseil national professionnel (CNP) de pneumologie », précise le Pr Housset.
Mais, au fil des ans, la FFP a considérablement diversifié son action. « Par exemple, on a su intervenir, en lien avec les syndicats, sur différents sujets professionnels, comme la démographie médicale. En 2010, nous avons aussi publié le Référentiel métier-Compétences en pneumologie, à la demande du ministère et en lien avec le Pr Yves Matillon. Cela a été un travail important que nous avons été une des premières disciplines médicales à conduire. Ce référentiel décrit tout ce qu’on attend des compétences d’un pneumologue, ce qui est crucial pour la Validation des acquis de l’expérience (VAE) », souligne le président de la FFP. Un autre moment important a été, en 2007, la publication du Livre blanc de la pneumologie, un très large état des lieux de la spécialité, détaillant les pistes d’évolution pour les années à venir.
Régulièrement, aussi, la Fédération a été amenée à travailler en lien étroit avec les pouvoirs publics par exemple lors de la pandémie de grippe H1N1. « Nous avons aussi beaucoup travaillé avec la Haute Autorité de santé (HAS) sur les parcours de soins ou sur des thèmes comme la BPCO ou l’asthme sévère », indique le Pr Bruno Housset.
Enfin, la FFP a su jouer un rôle d’aiguillon sur des sujets d’actualité importants, comme en novembre dernier avant le débat parlementaire sur les mesures de lutte contre le tabac. En compagnie de 40 autres organisations, la FFP a signé une tribune pour interpeller les parlementaires et défendre la mise en place du paquet neutre et la création du Fonds de prévention du tabagisme, alimenté par l’industrie. « Le tabagisme est le premier facteur d’inégalité sociale en matière de santé car il touche majoritairement les populations les plus précaires ».
Chez les femmes, la fréquence du cancer du poumon explose. Aujourd’hui en France, le cancer du poumon touche 40 000 personnes chaque année.
« Environ 80 % des infarctus avant 50 ans et jusqu’à 80 % des BPCO sont dus au tabac. Plusieurs millions de personnes en France doivent vivre avec ces pathologies chroniques », soulignait cette tribune, qui n’aura sans doute pas été inutile. Mi-mai, le ministère de la santé a en effet annoncé la mise en place des paquets neutres et du Fonds de prévention, doté de 32 millions d’euros.
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