Le traitement par inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) de la dépression postnatale aurait des effets bénéfiques prolongés sur le long terme, à la fois chez les mères et les enfants, met en lumière une étude de cohorte publiée ce 29 août dans « Jama Network Open ».
Alors que la dépression post-partum touche 10 à 15 % des mères, seule une minorité (3 % selon des données britanniques citées dans l'étude) reçoit un traitement par ISRS, pourtant le plus prescrit et recommandé en première intention. Une hésitation qui peut s'expliquer notamment par une faible connaissance des bénéfices à long terme de ces antidépresseurs.
Les chercheurs du département de psychiatrie du King's College de Londres ont analysé les données de 61 081 dyades mère-enfant de la cohorte norvégienne MoBa, recueillies sur la période 1999 et 2008. Quelque 14,2 % des femmes remplissaient les critères du diagnostic de dépression post-partum (issus de l'échelle de dépression postnatale Edinburgh) à six mois ; parmi elles, 2 % recevaient des ISRS.
Moins de dépression maternelle et de TDAH de l'enfant
L'étude montre qu'un traitement par ISRS amoindrit la force de l'association connue et observée entre la dépression post-partum et certains indicateurs négatifs chez la mère et l'enfant. C'est notamment le cas pour la dépression chez la femme à 1,5 et 5 ans après l'accouchement, et pour les relations de couple à 6 mois, 1,5 an, et 3 ans.
Chez l'enfant, le traitement par ISRS de la mère atténue l'association entre dépression post-partum et les comportements extériorisés à l'âge d'1,5 an et à 5 ans, et surtout celle avec le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) à cinq ans. Par ailleurs, les auteurs n'ont retrouvé aucune trace d'un lien entre le recours à ces antidépresseurs chez la mère, et d'éventuels retards dans le développement de l'enfant, sur le plan moteur ou langagier, à ses cinq ans.
Tout en reconnaissant des limites liées à l'autodéclaration ou à la non-prise en compte d'éventuelles interventions non médicamenteuses, « ces résultats marquent une avancée dans la connaissance des soins et de la gestion de la dépression post-partum », concluent les auteurs.
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