L’offre de soins hospitaliers en psychiatrie a connu des « transformations marquantes » entre 2008 et 2019, souligne une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Sur le plan national, le secteur public reste majoritaire, malgré une baisse de ses capacités d’accueil. Le secteur privé à but lucratif occupe une place croissante, qu’il s’agisse des capacités d’accueil (lits et places) ou de son volume d’activité.
De façon globale, le nombre d’entités juridiques (personnes morales détenant les autorisations de soins) déclarant une prise en charge hospitalière en psychiatrie « recule régulièrement », passant de 518 en 2008 à 475 en 2019. Si la proportion des entités publiques reste donc prépondérante, elle recule légèrement (de 50,6 % à 49,5 %). Loin devant les cliniques privées à but lucratif (autour de 30 %) et les cliniques privées à but non lucratif (autour de 20 %).
Mais la répartition – par secteur juridique – des capacités d’accueil hospitalières s'est, elle, transformée. La part du secteur public a « sensiblement diminué » au fil des ans, aussi bien pour les prises en charge à temps complet que pour celles à temps partiel.
La part des lits des établissements publics a ainsi diminué de 68,2 % à 63,1 % (-5,1 points), tandis que la part du privé lucratif a augmenté (de 18 % à 24 %, +6 points). On observe une tendance similaire pour la prise en charge à temps partiel (- 5,5 points de la part des places recensées dans le public, + 5,3 points dans le privé à but lucratif).
Moins de lits, plus de places
Concernant la structure générale de l'offre de soins hospitaliers en psychiatrie, l’étude révèle que les capacités de prise en charge à temps complet ont diminué de 6,1 % passant de 65 600 à 61 600 lits, soit un recul spectaculaire de 4 000 lits en douze ans. Le nombre de lits en hospitalisation à temps plein a baissé plus fortement (-3 000 lits sur la période) que pour les autres formes de prises en charge à temps complet (-1 000 lits), « du fait de son poids prépondérant parmi la prise en charge à temps complet », explique la Drees.
Et là encore, les capacités d’accueil en hospitalisation à temps plein ont principalement diminué dans le secteur public (- 5 000 lits) et dans le privé non lucratif (-1 000 lits). En revanche, elles ont bondi dans le secteur privé lucratif (3 000 lits à temps plein supplémentaires). Quant aux capacités d’accueil alternatives au temps plein, elles ont diminué dans tous les secteurs mais surtout dans le public.
Le recul général du nombre de lits fait écho à la volonté de « réduire les prises en charge à temps complet pour développer les autres formes de prises en charge (temps partiel et ambulatoire), permettant d’être au plus proche du lieu de vie des patients », précisent les auteurs de l’étude.
Baisse de l'activité hospitalière dans le public
Dans ce contexte, l'étude pointe « une baisse globale de l’activité ». Le nombre de journées de prise en charge à temps complet a diminué de manière régulière en douze ans, passant de 21 millions en 2008 à 19,3 millions en 2019, soit un recul de 7,9 %.
Une fois encore, la baisse de l’activité à temps complet affecte de manière contrastée les différents secteurs juridiques. Le recul le plus net du nombre de journées est observé au sein des établissements publics (-15,8 %) et au sein des établissements privés à but non lucratif (-15,3 %). À l’inverse, l’activité du secteur privé lucratif a progressé de 23,5 % en douze ans.
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