« Il faut être à l’écoute des patients pour les éclairer sur ce qui est connu et sur ce qui l’est moins », invite le Pr Jérémie Sellam. Si le patient a déjà adopté un régime ou un complément qui semble avoir de l’effet et est bien toléré, je le laisse continuer, poursuit le rhumatologue. En revanche, il faut éviter deux écueils. Le premier est de transformer une expérience individuelle en une règle générale et le deuxième de croire à l’extrapolation de données expérimentales à l’homme ».
Comme le montrent des méta-analyses récentes, tous les modes d’interventions de réduction de poids sont efficaces sur les symptômes de gonarthrose. Les études rapportent un seuil d’au moins 5 % de réduction de poids pour un bénéfice clinique significatif (idéalement 10 %). « Lorsque le patient est très âgé, la perte de poids se discute, sachant qu’il va perdre aussi du muscle et qu’il peut y avoir un risque de carence, nuance le Pr Sellam. La question doit se poser bien en amont ». La perte de poids doit bien sûr, être associée à l’activité physique.
Une alimentation équilibrée et variée est indispensable. Comme pour de nombreuses maladies chroniques, le régime dit méditerranéen est recommandé.
« Aucune étude n’a montré qu’un régime d’exclusion du gluten ou des laitages ou encore une alimentation vegan serait efficace. »
La recherche sur le curcuma est très dynamique. « C’est le complément alimentaire pour lequel on a le plus d’études mais elles sont très hétérogènes dans leur méthodologie : certaines formulations sont bio-optimisées, les concentrations, la durée de suivi sont différentes… Les données d’efficacité et la qualité méthodologique de ces essais sont discordantes et ne permettent pas actuellement de promouvoir l’utilisation du curcuma en pratique courante. » En phytothérapie, aucune plante n’a fait la preuve de son efficacité. En revanche, les antiarthrosiques symptomatiques d’action lente peuvent être utiles, même s’il faut leur reconnaître une efficacité modeste.
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