L’OSTÉOPOROSE liée à l’âge est la plus fréquente car la masse osseuse qui se constitue chez l’enfant et le jeune adulte diminue inexorablement avec l’âge.
Elle est deux à trois fois plus fréquente chez la femme, en raison de la privation hormonale post-ménopausique, mais elle n’épargne pas l’homme chez qui elle survient à un âge plus avancé.
En France, au-delà de 50 ans, l’ostéoporose touche 1 femme sur 4 et 1 homme sur 8 et son incidence augmente de façon continue avec l’âge dans les deux sexes ; sa prévalence atteint près de 60 % après 80 ans chez la femme.
La première conséquence de l’ostéoporose est l’augmentation du risque fracturaire. Les fractures ostéoporotiques les plus fréquentes sont les fractures du poignet, de l’épaule, des vertèbres et de l’extrémité supérieure du fémur. L’incidence de ces fractures, provoquées le plus souvent par un traumatisme modéré (chute de sa hauteur), augmente avec l’âge chez l’homme comme chez la femme.
Risque de décès.
Chez les sujets âgés, les conséquences des fractures ostéoporotiques sont nombreuses : douleurs, handicap au quotidien, perte de taille, déformation disgracieuse de la silhouette, perte de l’autonomie, altération de la qualité de vie. Plus grave encore, les fractures s’accompagnent d’une augmentation du risque de mortalité, notamment pour les fractures des vertèbres et de l’extrémité supérieure du fémur.
En France, le taux de mortalité à deux ans après fracture de l’extrémité du fémur atteint 40 % chez l’homme et 30 % chez la femme. Dans l’année qui suit la fracture, plus de la moitié des sujets ne récupéreront pas totalement leur autonomie et certains d’entre eux devront quitter leur domicile pour être placés en institution.
Prévention des fractures ostéoporotiques.
Chez la personne âgée cette prévention repose sur une prévention des chutes et des mesures hygiénodiététiques. Un des moyens de prévenir les fractures ostéoporotiques réside dans la prévention des chutes par une approche globale de la personne âgée tenant compte des facteurs environnementaux au domicile ou à l’extérieur, de son état de santé (troubles de l’équilibre, diminution de la mobilité, troubles visuels, pathologies associées…), des facteurs iatrogènes (automédication, prise de psychotrope, consommation d’alcool, alimentation insuffisante ou inadéquate…).
Un programme de prévention des chutes peut être proposé. Les interventions de prévention les plus efficaces combinent plusieurs stratégies d’action, ciblent plusieurs facteurs de risque et impliquent plusieurs intervenants tant du secteur sanitaire (médecin, pharmacien, kinésithérapeute, infirmier, aide-soignant) que du secteur médico-social (aide à domicile, assistant social).
Les mesures hygiénodiététiques doivent être adaptées au profil du sujet et à son âge. À tout âge l’intérêt d’une activité physique est incontesté (marche quotidienne à « bon pas » ; l’exercice entretient la musculature et l’équilibre et diminue le risque de chute.
L’association de calcium et de vitamine D est utile pour compenser un déficit notamment chez les plus âgés.
Le traitement médicamenteux.
Le traitement médicamenteux vise à corriger la fragilité osseuse afin de réduire le risque de fracture.
Il est discuté en fonction de l’âge, de l’existence d’une fracture, du résultat de la densitométrie et du nombre de facteurs de risque de fracture associés. Hors les SERM (Selective Estrogen Receptor Modulator) qui ne sont pas utilisés chez les sujets âgés, ce traitement n’est pas différent de celui de l’adulte plus jeune ; il repose sur les bisphosphonates (diverses formes : perfusion annuelle, forme trimestrielle I. V., comprimés à prendre selon des indications strictes soit tous les jours, soit toutes les semaines soit tous les mois), le ranélate de strontium et le tériparatide.
Chez les sujets très âgés (≥ 90 ans) la carence vitamino-calcique est un facteur essentiel de fracture, la correction de cette carence a démontré son efficacité chez des sujets institutionnalisés
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