De nombreuses maladies restent sans traitement efficace et sont des défis majeurs à relever en rhumatologie. Parmi elles, la maladie à dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium (PPC), également appelée chondrocalcinose, décrite depuis les années 1960, reste une maladie mal comprise. La maladie peut être handicapante et entraîner des conséquences extra-rhumatologiques.
Pourquoi et comment ces dépôts cristallins peuvent-ils être responsables d’un spectre clinique aussi large, allant d’une arthrose à des formes inflammatoires chroniques, en passant par des phases silencieuses et des poussées inflammatoires aiguës récidivantes qui ressemblent aux crises de goutte ? Comment ces cristaux restent-ils silencieux et quels sont les facteurs et mécanismes qui déclenchent la réaction inflammatoire ? Pourquoi et comment certains dépôts sont mutilants et très destructeurs ? Comment ces cristaux se forment, et en particulier, comment le vieillissement favorise leur formation ? Quels sont les liens entre crises inflammatoires et maladies cardiovasculaires ?
« La recherche dans ce domaine doit être soutenue, stimulée et encouragée »
Ces dernières années, des experts nationaux et internationaux composés de cliniciens, chercheurs et épidémiologistes ont mis en place des travaux pour tenter de répondre à certaines de ces questions. Ces travaux ont permis de proposer une nouvelle nosologie regroupant les différents phénotypes cliniques, puis très récemment d’élaborer des critères diagnostiques, à la fois cliniques et d’imagerie. Ces critères permettront une meilleure homogénéité et caractérisation des patients dans les essais cliniques. Un premier essai clinique a montré une efficacité très rapide et équivalente de la colchicine et des corticoïdes pour traiter les crises inflammatoires aiguës liées aux cristaux de PPC. Ces traitements pourraient donc être rapidement arrêtés pour améliorer leur tolérance.
La recherche dans ce domaine doit être soutenue, stimulée et encouragée. Mettre en place des modèles cellulaires et pré-cliniques, construire des cohortes prospectives de patients avec des phénotypes bien caractérisés et des collections biologiques, utiliser les techniques d’analyses génomiques, épigénétiques, transcriptomiques, protéomiques et d’intelligence artificielle sont quelques éléments essentiels qui permettront une meilleure compréhension de cette maladie, et in fine, l’identification de pistes thérapeutiques et l’amélioration de sa prise en charge.
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