L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande une posologie plus faible pour le traitement de la goutte par colchicine. Cette demande « en raison d'un nombre toujours trop important d'intoxications » concerne à la fois le traitement préventif et curatif « en conformité avec les recommandations des sociétés savantes European Alliance of Associations for Rheumatology (Eular) et Société française de rhumatologie (SFR) », lit-on dans l'avis de l'agence.
En accord avec l'ANSM, un courrier du laboratoire Mayoly Spindler est envoyé aux professionnels de santé concernés (médecins généralistes, rhumatologues, gériatres, cardiologues, néphrologues, hépatologues, internistes, pharmaciens d'officine et hospitaliers, infirmiers et cadres de santé).
Dose fractionnée et allégée
En cas d'accès de goutte, le nouveau schéma posologique consiste à J1 à initier la colchicine le plus rapidement possible à la dose de charge de 1 mg suivie une heure plus tard de 0,5 mg. À partir de J2, la posologie est de 0,5 mg 2 à 3 fois par jour (à moduler en fonction de l'évolution de la pathologie et de la survenue éventuelle de signes d'intolérance).
Pour rappel, l'ancien schéma consistait en une dose de 1 à 2 mg (soit 1 mg 1 à 2 fois par jour) les trois premiers jours puis en une dose de 1 mg à partir de J4.
En prophylaxie en cas de goutte chronique, la dose lors de l'instauration du traitement hypo-uricémiant varie selon le profil du patient. En l'absence d'insuffisance rénale et/ou hépatique, la posologie est de 0,5 à 1 mg par jour ; en cas d'insuffisance rénale et/ou hépatique légère à modérée, il est recommandé de commencer à 0,5 mg par jour. Enfin, en cas d'effet indésirable et d'insuffisance rénale modérée, la posologie est réduite à 0,5 mg un jour sur deux.
Par ailleurs, l'ANSM a demandé au laboratoire Mayoly Spindler d'apposer un message d'alerte sur les boîtes de Colchicine Opocalcium et Colchimax depuis le 1er juillet 2023. Il est indiqué de consulter rapidement son médecin « en cas d'apparitions de diarrhée, nausées, vomissements ». Face à ces signes de surdosage, il est rappelé que le traitement par colchicine doit être réduit ou arrêté.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?