COURSE À PIED, basket-ball, gymnastique, ces activités sportives augmentent le risque de fractures de fatigue chez les jeunes filles. Si les sports en charge sont bénéfiques sur la densité minérale osseuse, elles s’avèrent délétères en cas de pratique intensive, selon une étude américaine. Sur un total de 6 831 filles âgées de 9 à 15 ans suivies pendant sept ans, il est apparu que le temps horaire consacré à ces sports est corrélé au risque de fractures de fatigue. Et, ce, indépendamment d’autres facteurs de risque déjà identifiés tels que l’âge, l’âge de la ménarche et les antécédents familiaux de fragilité osseuse. Ainsi, une pratique supérieure à 8 heures par semaine double le risque de fractures de fatigue par rapport aux filles moins actives. Le risque n’est pas significatif, en revanche, pour les sports à impact modéré ou faible, ni même pour certains sports à impact élevé (tennis, football, volley-ball).
Quinze sports spécifiques
De 1996 à 2003, un questionnaire multi-critère était envoyé à l’ensemble des participantes tous les 12 à 18 mois. Poids, taille, et âge de la ménarche étaient consignés à chaque envoi. Le comportement alimentaire était évalué à l’aide de deux questions : « Au cours de l’année passée, à quelle fréquence avez-vous fait attention à ne pas prendre du poids ? », « Au cours de l’année passée, combien de fois avez-vous pris des laxatifs pour éviter de prendre du poids ? ». L’activité sportive était évaluée au travers de 17 questions, allant du temps horaire hebdomadaire à la pratique selon les saisons. Les quinze sports spécifiques recensés étaient classés trois groupes : impact élevé (basket-ball, course à pied, footballl, tennis, gymnastique, volleyball), impact modéré (baseball, danse aérobique, hockey, karaté) et impact faible (vélo, natation, ski, skate, haltérophilie).
Chez les femmes, les troubles du comportement alimentaire et les cycles menstruels irréguliers sont des facteurs de risque bien identifiés de fracture de fatigue, probablement en raison de la carence en estrogènes. De la même façon, une ménarche tardive fragilise le squelette périphérique et axial. Même si les fractures de fatigue sont peu fréquentes, certaines populations sont plus exposées, comme c’est le cas pour 20 % des militaires et des athlètes. Si une activité sportive modéré à l’adolescence améliore la santé osseuse, l’étude américaine souligne le fait que les entraîneurs et les parents doivent veiller à prévenir une pratique intensive et à varier le type d’activité en fonction des saisons, ce que le sport professionnel de plus en plus compétitif a tendance à vouloir négliger.
Arch Pediatr Adolesc Med. doi:10.1001/archpediatrics.2011.34
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