L’objectif de l’étude Go-Ahead était de déterminer si le golimumab (GLM) était supérieur au placebo chez des patients ayant une spondyloarthrite axiale mais non radiographique. Les patients, âgés de 18 à 45 ans, devaient donc répondre aux critères Assessment of spondylo arthrisis (ASAS), de spondyloarthrite axiale mais sans sacro-iliite radiographique, et avoir des symptômes évoluant depuis moins de 5 ans. Ils devaient avoir une forme active de la maladie (douleur rachidienne globale supérieure à 4/10 et BASDAI supérieur à 4/10), et avoir eu un échec préalable d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ils devaient être naïfs de biothérapie. Ils étaient randomisés en deux groupes, un groupe GLM 50 mg en sous cutané toutes les quatre semaines et un groupe placebo. Le critère principal était la proportion de patients atteignant une réponse ASAS20 à la semaine 16.
Cent quatre-vingt-dix-huit patients ont été randomisés, 197 analysés, 57 % étaient des hommes, la moyenne d’âge était de 30 ans, la durée moyenne de la maladie était inférieure à un an chez 2/3 des patients, et 82 % étaient HLA B27+. La CRP était élevée chez 41 % des patients, et une sacro-iliite IRM était présente chez deux tiers des patients.
Concernant le critère principal, 71 % des patients du groupe GLM étaient répondeurs ASAS20 à la semaine 16 contre 40 % dans le groupe placebo (p ‹ 0,0001). Les critères secondaires de réponse étaient également plus souvent présents dans le groupe GLM (ainsi 57 % en ASAS40 versus 23 %, 33 % en rémission partielle ASAS versus 18 %). Le GLM a également permis une amélioration significativement supérieure du score d’inflammation IRM des sacro-iliaques, de la qualité de vie, de l’ASDAS.
77 % de répondeurs en cas d’inflammation
Dans le sous-groupe qui avait à l’inclusion au moins un signe objectif d’inflammation, IRM ou CRP (80 % de la population totale), les différentiels de taux de répondeurs entre GLM et placebo étaient plus importants que dans la population générale : ainsi pour l’ASAS20, on obtenait 77 % sous GLM contre 38 % sous placebo, pour l’ASAS40, 60 % versus 23 %, et pour la rémission partielle ASAS, 35 % versus 19 %. Par contre, au sein du sous-groupe de patients n’ayant ni l’IRM inflammatoire, ni la CRP élevée, on obtenait 47,4 % de répondeurs ASAS20 dans le groupe GLM contre 50 % dans le groupe placebo… chose étonnante cependant, en réponse ASAS40, les valeurs étaient de 42,1 % et 25 % respectivement (NS cependant). La tolérance au traitement a été bonne, sans surprise par rapport aux données déjà connues.
Le GLM était le dernier anti-TNF disponible en sous cutané à ne pas avoir l’extension d’AMM pour les formes axiales non radiographiques. Avec cette étude Go-Ahead l’extension a été obtenue, avec une restriction comme pour les autres anti-TNF-alpha, à la population de patients ayant un signe objectif d’inflammation. Ceci paraît encore une fois justifié par le fait que la fréquence et l’intensité de la réponse augmentent dans ce sous-groupe de patients. L’analyse du sous-groupe sans signe objectif d’inflammation est intéressante bien qu’à considérer avec la plus grande prudence car les effectifs sont très faibles (19 patients). Néanmoins, dans ce sous-groupe, la réponse ASAS20 n’est pas plus fréquente sous GLM que sous placebo (la tendance numérique absolue est même légèrement moins fréquente). Ces données, bien qu’intéressantes, ne permettent pas de conclure définitivement à l’absence de supériorité des anti-TNF-alpha sur le placebo dans les formes axiales non radiographiques sans signe objectif d’inflammation : en effet, en dehors du problème d’effectif restreint, de l’analyse post-hoc, on n’explique pas bien la supériorité, certes non significative, du GLM sur le placebo en réponse ASAS40 cette fois-ci. Aurait-on peu de répondeurs, mais des très bons ?
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