POUR CALMER une réponse auto-immune hyperactive d’une manière ciblée et réduire le besoin en immunosuppresseurs qui éteignent le système immunitaire tout entier, Graham Wright, Hans Strauss et coll. ont mis à l’essai deux stratégies visant à construire des lymphocytes T régulateurs capables de réduire l’inflammation associée à l’auto-immunité. Les cellules T régulatrices (Treg) qui sont capables de faire le ménage dans les cellules immunitaires, supprimant certaines d’entre elles, représentent des cellules candidates idéales pour aborder l’auto-immunité par immunothérapie adoptive. Comme le ou les antigènes déclencheurs de l’auto-immunité ne sont pas connus, les chercheurs ont visé la mise au point de Treg capables d’agir sans devoir reconnaître un antigène donné. Ils ont utilisé le transfert de différents gènes via un rétrovirus pour générer ces Treg.
Deux stratégies ont été suivies. La première a consisté à transférer un gène de récepteur T (TCR, spécifique d’ovalbumine, présenté par des molécules du CMH impliquées dans l’auto-immunité) dans des Treg normaux pour rediriger leur spécificité ; la seconde a fait transférer dans une cellule T CD4 normale un gène TCR et un autre gène connu pour faire la conversion CD4-Treg. Le but étant de donner à cette cellule T une fonction de Treg ayant une activité régulatrice définie. Injectées à une souris, les deux types de cellules se sont greffés et multipliées en exprimant les gènes transfectés.
Un modèle connu d’arthrite inflammatoire.
L’étude a ensuite porté sur un modèle connu d’arthrite inflammatoire chez la souris. En injectant l’une ou l’autre sorte des cellules construites en laboratoire et obtenues chez la souris, on a observé d’abord qu’elles sont allées comme il était souhaité au site de l’inflammation et qu’elles s’y sont accumulées. Et, surtout, qu’elles ont produit une suppression de l’inflammation : le nombre des cellules inflammatoires Th17 se réduit tout comme la destruction osseuse, le tout de manière significative.
« La rapidité avec laquelle nous avons réalisé les Treg manipulés en laboratoire et leur aptitude à réduire la réponse inflammatoire sans utiliser d’immunosuppresseur, permet de conclure que la méthode pourrait être utile pour l’abord d’une grande variété de maladies auto-immunes » conclut l’équipe.
Proc Natl Acad Sci, édition avancée en ligne.
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