DE NETTE PRÉDOMINANCE féminine, la fibromyalgie est relativement fréquente. La symptomatologie est dominée par des douleurs musculaires diffuses, accompagnées d’une fatigue souvent intense et de troubles du sommeil, dans un contexte d’anxiété et de dépression. D’autres symptômes peuvent exister : colopathie fonctionnelle, céphalées, cystalgies, et parfois manifestement une anxiété et une dépression, probablement plus conséquences que cause.
L’examen clinique pauvre, la normalité de la biologie contraste avec la richesse de la symptomatologie fonctionnelle. Pourtant comme le constate le Dr Charles Masson « cette entité existe de façon isolée ou en association avec d’autres affections bien définies ». Il est d’ailleurs important de noter que la définition de l’American College of Rheumatology ne comprend pas de critère d’exclusion. Suivant cette définition de l’ACR, l’existence d’une fibromyalgie doit être admise quand il existe conjointement deux critères : une douleur diffuse et des points douloureux à la pression (11 au moins parmi les 18 points retenus), chez un patient souffrant depuis plus de trois mois.
Ce contraste entre la richesse de la symptomatologie fonctionnelle et la normalité des examens clinique et biologique est souvent à l’origine du doute de certains médecins qui donne aux patient(e)s l’impression d’être incompris, de ne pas être crus, ce qui va encore majorer l’altération de qualité de vie provoquée par les douleurs, la fatigue chronique et les troubles du sommeil. Souvent incompris, par leur médecin, ces patient(e)s se sentent également incompris par leur entourage, ainsi que par la société qui refuse d’inscrire la fibromyalgie dans la liste des affections de longue durée (ALD) et qui ne donne pas les autorisations de mise sur le marché en France à certains médicaments qui paraissent représenter un espoir pour ces patients qui souffrent tous les jours.
Première étape : la reconnaissance de l’état de santé.
Pour le Dr Masson, « la reconnaissance de l’état de santé par le médecin et la patiente est la première étape dans le processus d’acceptation. Les femmes fibromyalgiques sont dans une situation le plus souvent difficile dans les différentes composantes de leur vie de tous les jours. Elles ne peuvent que vivre très mal une attitude en plus " rejetante ". Mais l’approche du médecin est d’autant plus délicate que les traitements antalgiques sont peu ou pas efficaces. Les antidépresseurs souvent prescrits n’atténuent que partiellement les symptômes ».
Enfin, « dans tous les cas, il ne faut pas négliger la stratégie du " coping " selon le terme anglais que l’on peut traduire en français par " faire avec " ou " faire face ". Cette stratégie conduit le patient ou la patiente à apprendre à vivre le plus normalement possible avec son handicap. Mais apprivoiser la maladie est-il réellement possible ? ». Un soutien psychologique sous différents aspects est nécessaire. Sauf cas particulier, la prise en charge ne relève pas du domaine psychiatrique.
D’après un entretien avec le Dr Charles Masson (CHU d’Angers).
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