EN PARTENARIAT avec l’UNAFORMEC, ABR Pharma ont mis en place un programme de formation, financé par les laboratoires Wyeth, destiné à aider les médecins généralistes (MG) à repérer les premiers signes évocateurs de rhumatisme inflammatoire, tel qu’une polyarthrite rhumatoïde (PR). L’originalité de ce programme, intitulé « Agir Tôt » tient au type et aux modalités de la formation proposée, fondée sur un partenariat entre rhumatologues et MG. Ce programme a consisté en l’élaboration d’une formation théorique destinée à faciliter le repérage des premiers symptômes de ce rhumatisme inflammatoire puis à la communication de ces messages simples et ciblés par des échanges confraternels (sur le mode de l’Academic Detailling) sous forme d’entretiens téléphoniques individuels de 30 à 45 minutes, avant de passer à une phase pratique où les généralistes s’attachaient à dépister des cas dans leur patientèle. Au cours du premier entretien de cette formation individuelle, des outils pédagogiques spécifiques permettaient de délivrer des informations sur des données d’actualité de la PR facilitant le relevé de cas au cours de la phase pratique. Deux mois après, le deuxième entretien donnait lieu à la restitution de l’expérience apportée par cette formation. Au total, 1 056 MG ont participé au programme.
Cinq messages.
Cinq messages essentiels ont été délivrés au cours de la formation. Le diagnostic précoce de la PR est un élément clef du succès thérapeutique (1). Les signes qui doivent alerter le MG sont l’existence de deux (ou plus) articulations gonflées et/ou d’un squeeze test positif (pression latérale des articulations MCP/MTP à la recherche d’une douleur provoquée) et/ou d’une raideur matinale de plus de 30 mn (2). La constatation de l’un de ces trois signes doit faire orienter le patient vers un rhumatologue pour poursuite des investigations et discussion diagnostique (3). L’objectif d’une prise en charge précoce est la rémission de la maladie (4). L’adaptation des traitements en fonction de l’évolution est importante et doit être discutée au cas par cas (5).
Ce programme a non seulement confirmé l’intérêt des praticiens pour ce type de formation, mais a également permis de démontrer l’efficacité des éléments de dépistage proposés.
En effet, lors du premier entretien, moins d’un MG sur deux déclarait avoir connaissance des recommandations de la HAS sur la prise en charge de la PR, 20 % seulement déclaraient pratiquer le squeeze test dans leur démarche diagnostique, 12 % évoquaient un diagnostic différentiel devant un diagnostic d’arthrite débutante ; si près d’un sur deux savait que la rémission dans la PR constituait un objectif réaliste à atteindre, seuls 13 % avaient connaissance de la notion de « fenêtre thérapeutique ».
Des bénéfices incontestables.
Au sein de ce programme, 645 généralistes ont participé à l’étape de mise en pratique de leurs connaissances, conduisant à l’exploration de 1 116 patients avec arthrite débutante dont 698 avec forte suspicion de PR. Le squeeze test positif pour plus de 90 % des PR probables était un élément prépondérant du diagnostic. Chez ces patients, le délai des symptômes était pourtant supérieur à 8 semaines avant le diagnostic. Rétrospectivement, à l’issue de ce programme, 52 % des MG ont estimé qu’ils avaient un besoin important d’amélioration de leur pratique de dépistage de la PR. Besoin satisfait par ce programme, puisque la grande majorité d’entre eux (85 %) a souligné son bénéfice à la fois pour favoriser une démarche systématique de dépistage de la PR et pour disposer d’outils de repérage simples et faciles à utiliser. De surcroît, le programme est apparu à même de pérenniser l’acquisition de cet apprentissage comme l’ont confirmé les échanges au cours du deuxième entretien. Une formation de ce type, conciliant acquisition théorique au cours d’un échange confraternel avec un spécialiste ou le MG est actif et peut faire part de son expérience puis mise en pratique autour de cas réels semble particulièrement efficace et adaptée au dépistage de maladies rares dans la pratique du MG, comme la PR et les rhumatismes inflammatoires débutants. Elle souligne également tout le potentiel du travail en réseau.
D’après un entretien avec le Pr Bruno Fautrel, Centre hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris.
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