LES CAUSES sont multiples :
1) Les troubles de la marche et de l’équilibre, soit d’origine neurologique :
- démarche déficitaire ;
- troubles de la marche du parkinsonien : ils se rapportent aux troubles de la marche, de la posture et de l’équilibre des syndromes parkinsoniens. La démarche parkinsonienne et la marche à petits pas peuvent faire place à un état plus sévère où l’enrayage cinétique de la marche ou freezing et la rétropulsion vont être responsables de chutes aux conséquences graves chez le patient âgée ;
- astasie-abasie et freezing : c’est une instabilité à la station debout avec rétropulsion spontanée (astasie) et l'incapacité de marcher en dehors de la présence de tout syndrome pyramidal ou parkinsonien (abasie). Ce trouble de la marche est fréquemment observé chez le sujet âgé et peut être rattaché à l’imagerie cérébrale à une lésion frontale ou une hydrocéphalie ou un état lacunaire, ou au contraire sans cause apparente.
2) Origine douloureuse : la marche et parfois l’équilibre peuvent être compromis par des douleurs lombaires ou des membres inférieurs. Les causes principales à cet âge, sont les suivantes : lombosciatique, canal lombaire étroit arthrosique, arthrose de hanche et arthrose de genou, artériopathie des membres inférieurs, problèmes podologiques, troubles de la statique plantaire, « pied douloureux du vieillard ».
3) Causes cardio-vasculaires, troubles du rythme et de la conduction cardiaque ou hypotension orthostatique.
4) Causes iatrogènes, très fréquentes : attention aux personnes prenant des médicaments multiples ou sans aide, alors qu’elles ont un trouble de la mémoire surtout pour les médicaments agissant par divers mécanismes :
- effet sédatif : barbituriques, benzodiazépines hypnotiques ou non, et anticonvulsivants,
- syndrome extrapyramidal : neuroleptiques incisifs ou masqués,
- hypotension orthostatique : antihypertenseurs, dont les ß-bloquants et les diurétiques, L-Dopa et agonistes dopaminergiques, antidépresseurs ;
- troubles de conduction et du rythme cardiaque : antiarythmiques notamment les digitaliques, diurétiques hypokaliémiants.
5) Ces causes rhumatismales.
Les associations de ces pathologies entre elles, ne sont pas rares.
Cependant, la plupart des chutes sont sans cause autre que le vieillissement « normal » ou un habitat inadéquat. Les facteurs liés à l’habitat et à l’environnement, responsables de chutes accidentelles, peuvent être vues lors d’une visite à domicile. Des études épidémiologiques indiquent de façon concordante une fréquence accrue de chutes chez les personnes les plus âgées, en raison d’un habitat inadapté et en particulier :
- parquet trop ciré,
- petit tapis ou moquette mal ou non fixée,
- descente de lit glissante,
- chaise ou fauteuil trop bas,
- pas de porte verglacé ou mouillé,
- baignoire ou douche glissante,
- présence d’une marche lors du passage d’une pièce à l’autre,
- escalier ou logement mal éclairé,
- problèmes vestimentaires (habillage trop long) et de chaussures,
- changement d’environnement (hospitalisation, déménagement…).
Conduite à tenir.
La conduite à tenir consiste à :
1). Mener une enquête étiologique : est ce la première chute ou non ? On doit noter la présence d’une perte de connaissance, l’heure et le lieu et la chronologie par rapport aux repas et aux prises de médicaments, les circonstances favorisantes et les symptômes associés. Il faut aussi noter bien sûr, les possibles complications traumatiques. Les examens recommandés (HAS mai 2009) sont l’ECG si malaise associé, le ionogramme sanguin (hyponatrémie, hypoglycémie), la calcémie, et la numération formule (anémie).
2). Traiter les causes et les conséquences de la chute (fracture, plaie, déshydratation).
3). Pister les facteurs de récidives (facteurs de risque prédisposant et facteurs précipitant) pour prévenir le syndrome post-chute, avec une perte de motivation à la marche et la perte d’autonomie. Avec un risque d’entrée en institution et un syndrome post-chute.
4). Il est recommandé de prescrire une kinésithérapie avec rééducation selon bilan, ou des ateliers de prévention des chutes chez les patients en Accueil de Jour thérapeutique.
5). Quel que soit le lieu de vie, proposer une intervention associant plusieurs axes :
- révision de l’ordonnance,
- correction/traitement des facteurs de risque modifiables (incluant les facteurs environnementaux),
- port de chaussures adaptées,
- pratique régulière de la marche et/ou toute autre activité physique,
- apport calcique alimentaire compris entre 1 et 1,5 g / j,
- utilisation d’une aide technique à la marche adaptée en cas de troubles locomoteurs,
- correction d’une éventuelle carence en vitamine D par un apport journalier d'au moins
800 UI,
- traitement anti-ostéoporotique en cas d’ostéoporose avérée.
L’éducation de la personne âgée et de ses aidants est nécessaire à la mise en uvre de la prise en charge.
› Dr Laurence HUGONOT-DIENER
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