APAISE (enquête sur les facteurs déterminant la prescription à visée antalgique chez les patients gonarthrosiques) est une enquête transversale menée en France auprès 808 médecins généralistes et 134 rhumatologues, avec le soutien des Laboratoires Wyeth Santé Familiale. Les nombres de patients inclus sont respectivement de 1570 et 251, l’âge moyen est de 67,4 ans, 56,2% sont les femmes.
Premier constat: l’indice de masse corporelle (IMC) moyen est de 29±4,8 kg/m2. Ainsi cette enquête va dans le sens des conclusions d’autres études, selon lesquelles une surcharge pondérale augmente le risque de gonarthrose de 15% par unité d’IMC. L’enquête met en évidence les différences liées aux caractéristiques cliniques des patients et aux prescriptions selon qu’ils sont pris en charge par des MG ou des rhumatologues. Ceux suivis en médecine générale avaient des douleurs plus intenses (EVA:49,8 mm vs 46,2 mm) et plus anciennes (7,9 vs 6,8 ans).
Exercice physique régulier.
En ce qui concerne le traitement, les MG ont prescrit un peu plus souvent (89% vs 83%), des AINS faiblement dosés, des AINS oraux ou locaux. En revanche, les rhumatologues ont fait davantage appel aux coxibs, aux antalgiques de paliers I et II, aux anti-arthrosiques d’action lente. De même ils ont pratiqué plus fréquemment des injections intra articulaires d’acide hyaluronique ou d’un dérivé cortisonique. Enfin les conseils d’exercice physique régulier et de perte de poids étaient plus souvent prodigués par les MG.
Parmi les facteurs influençant la prescription citons l’efficacité du traitement, la rapidité d’action, la tolérance, la facilité de prise, les interactions médicamenteuse, sans oublier l’IMC élevé. Comme le souligne le Dr P.Richette, les AINS à pleine dose devraient être utilisés avec prudence chez les patients gonarthrosiques obèses. A propos du lien entre la surcharge pondérale et la gonarthrose, ce ne sont pas seulement les contraintes mécaniques au niveau du cartilage qui sont en cause: en effet il est apparu que la prévalence de l’arthrose des articulations non portantes est également augmentée chez les sujets obèses. D’où une nouvelle voie de recherche et l’hypothèse suggérant le rôle de facteurs systémiques d’origine adipocytaire, les adipocytokines (leptine, résistine, adiponectine, visfatine), dans la genèse des lésions arthrosiques.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Wyeth Santé Familiale, une société du groupe Pfizer.
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