LE REMBOURSEMENT de l’ostéodensitométrie (ODM) avait fait naître de grands espoirs, en particulier vis-à-vis des objectifs de la loi de 2004 : réduire de 10 % l’incidence des fractures de l’extrémité supérieure du fémur (ESF) dont on connaît les conséquences désastreuses. Malheureusement, le bilan présenté par le GRIO (Groupe de Recherche et d’Information sur l’Ostéoporose) est décevant, ce qui le conduit à recentrer la sensibilisation du corps médical et du public sur une prise en charge efficace après la première fracture (1).
En effet, une récente étude montre que l’incidence des fractures du col du fémur reste stable dans notre pays, alors que des progrès significatifs ont été enregistrés en Amérique du Nord et en Scandinavie.
On espérait beaucoup du remboursement de l’ostéodensitométrie pour inverser cette tendance mais on constate qu’après un engouement en 2006, le nombre d’examens a diminué de 30 % depuis un an, selon les données collectées par la CNAM dans la région Rhône-Alpes.
Cinq pour cent seulement de femmes de plus de 50 ans ont subi une ODM et ce pourcentage a plutôt tendance à régresser depuis 2006. Enfin, moins du tiers des femmes bénéficient d’un traitement anti-ostéoporotique, celui-ci n’étant pris que par 10 % des femmes de 65 ans ou plus.
Face à ce déluge de mauvaises nouvelles, le GRIO a choisi de privilégier un chiffre : le diagnostic d’ostéoporose n’est même pas fait après la première fracture de fragilité. Pourtant, à ce stade, l’ostéodensitométrie et la prise en charge adaptée s’impose. D’où la mobilisation qui sera décrétée à l’occasion de la prochaine Journée Mondiale contre l’Ostéoporose : mobilisation du public et des professionnels de santé pour que, face à une fracture après traumatisme mineur, surtout chez une femme de plus de 60 ans, on instaure un dépistage efficace suivi d’une prise en charge.
L’enjeu est important car l’ostéoporose a des conséquences dramatiques, en termes de handicap, mais aussi de mortalité (après fracture du col mais aussi fracture vertébrale )... sans parler du coût des hospitalisations dues aux fractures ultérieures.
(1) Conférence de presse organisée par le GRIO ( Pr B. Flipo).
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