Rhumatologie

Skyrizi dans le rhumatisme psoriasique actif

Par
Publié le 25/02/2022
Article réservé aux abonnés
Le risankizumab (anti-IL-23) vient enrichir l’arsenal thérapeutique dans le rhumatisme psoriasique. Il est indiqué chez les patients ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à plusieurs traitements de fond antirhumatismaux.
Un rhumatisme qui touche plus souvent les articulations périphériques

Un rhumatisme qui touche plus souvent les articulations périphériques
Crédit photo : Phanie

Le rhumatisme psoriasique touche environ 20 à 30 % des patients atteints de psoriasis cutané. Souvent, l’atteinte cutanée précède l’atteinte articulaire. « Trois topographies sont prédictives de l’apparition d’un rhumatisme psoriasique : l’ongle, le pli fessier et le cuir chevelu », explique le Dr Pierre-André Becherel, dermatologue à l'hôpital privé d’Antony. Le rhumatisme psoriasique touche plus souvent les articulations périphériques : enthésites et surtout dactylites (doigt ou orteil « en saucisse ») sont caractéristiques.

Collaboration dermatologue/rhumatologue

« Afin d’identifier plus facilement les patients avec psoriasis nécessitant une consultation par un rhumatologue pour dépister un rhumatisme psoriasique, un score PURE-4 a été validé par les dermatologues et les rhumatologues, précise le dermatologue. Quatre items ont été retenus : les signes de dactylite (les plus spécifiques), les talalgies, les fessalgies bilatérales et les douleurs périphériques avec gonflement chez les moins de 50 ans. La collaboration dermatologue/rhumatologue s’impose. »

Le risankizumab (Skyrizi) est un inhibiteur de l’interleukine 23 qui bloque sélectivement l’IL-23 en se liant à sa sous-unité p19. Depuis avril 2019, Skyrizi a l'autorisation de mise sur le marché en Europe dans le traitement du psoriasis en plaques, mais aussi, seul ou en association avec le méthotrexate, dans le traitement du rhumatisme psoriasique actif, chez l’adulte ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond antirhumatismaux (DMARD).

Lancé en 2020 en France, il est pris en charge (remboursé à 65 % depuis fin janvier 2022) chez les patients ayant un psoriasis en plaques chronique sévère*, mais pas encore dans le rhumatisme psoriasique. Le risankizumab a montré son efficacité à long terme dans le traitement du psoriasis unguéal (prédictif de l’atteinte articulaire) dans l’étude LIMMitless.

Quatre doses d'entretien par an

L’étude KEEPsAKE-1 a évalué Skyrizi chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique présentant une réponse inadéquate ou une intolérance à au moins un traitement de fond (DMARD). KEEPsAKE-2 a été menée chez les patients présentant une réponse inadéquate ou une intolérance à un traitement biologique et/ou aux DMARD. Les patients ont été randomisés pour recevoir soit le risankizumab à 150 mg soit un placebo pendant 24 semaines, puis le risankizumab à 150 mg. Les patients randomisés pour recevoir Skyrizi ont reçu quatre doses d’entretien par an (toutes les 12 semaines), après deux doses initiales (semaines 0 et 4).

« Le taux de réponse au critère principal d’évaluation, ACR 20 à 24 semaines, était de 57,3 % et 51,3 % sous risankizumab dans KEEPsAKE-1 et KEEPsAKE-2 respectivement versus 33,5 % et 26,5 % sous placebo », souligne le Pr Philippe Goupille, rhumatologue au CHU de Tours. Des améliorations significatives ont également été observées sous risankizumab sur les critères secondaires, notamment l’amélioration des capacités fonctionnelles par rapport à l’inclusion (HAQ-DI). Le profil de tolérance de Skyrizi chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique était similaire à celui observé chez les patients atteints de psoriasis en plaques.

Conférence de presse organisée par AbbVie
*Défini par un échec (réponse insuffisante, contre-indication ou intolérance) à au moins deux traitements parmi les traitements systémiques non biologiques et la photothérapie et une forme étendue et/ou un retentissement psychosocial important.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin