DANS L’ÉTUDE multicentrique CORD I, menée aux États-Unis, 308 patients ont été inclus sur les critères suivants de maladie de Dupuytren : présence d’une contracture portant sur deux articulations métacarpophalangiennes (ou une interphalangienne proximale) pliant les articulations de plus de 20 degrés. La collagénase de Clostridium histolyticum (0,58 mg par injection) a été reconstituée dans 0,25 ml de produit de dilution stérile pour les articulations métacarpophalangiennes ou dans 0,20 ml pour les interphalangiennes proximales. La collagénase a été injectée directement dans les cordes affectées. Un placebo a par ailleurs été injecté de manière similaire dans un nombre égal d’articulations atteintes. Des manipulations des doigts ont le cas échéant été réalisées. Les patients ont porté une attelle nocturne pendant 4 mois. Ils n’ont pas eu de kinésithérapie. Les visites de suivi ont eu lieu à 1, 7 et 30 jours après l’injection. Pour chaque corde contracturant une articulation, jusqu’à trois cycles de traitement ont pu être réalisés (injection, mobilisation, attelle sur 30 jours).
Les résultats montrent que la collagénase de Clostridium histolyticum est supérieure au placebo pour réduire les contractures et améliorer l’extension des doigts atteints.
Réduction de plus de 50 % de la contracture.
Le critère principal d’évaluation était la réduction des contractures de l’angle de 5 degrés jusqu’à l’extension complète sur une articulation à 30 jours après l’injection. Il est atteint pour 77 % des articulations métacarpophalangiennes et pour 40 % des articulations interphalangiennes proximales traitées par la collagénase. Ce qui est un résultat significativement supérieur à celui obtenu avec le placebo : de 49,9 à 80,7 degrés versus de 45,3 à 49,5 degrés (p < 0,001). Globalement, 85 % des articulations traitées par la collagénase ont bénéficié d’une réduction de plus de 50 % de la contracture entre l’observation initiale et la fin du traitement.
Les articulations ayant des contractures moins sévères sont davantage susceptibles de répondre au traitement, ce qui plaide en faveur d’une application précoce de cette thérapeutique.
La chirurgie est le traitement standard de la maladie de Dupuytren. Elle n’est pas indiquée chez tous les patients, mais chez ceux ayant une gêne fonctionnelle et des contractures métacarpophalangiennes formant un angle de plus de 30 %. La chirurgie est associée à un risque de complications (atteintes tendineuses, nerveuses, vasculaires) que l’approche par injections de collagénase de Clostridium histolyticum peut éviter. Dans cette étude, on compte deux ruptures de tendons, mais le traitement par collagénase n’a altéré ni la force de saisie, ni les nerfs.
Lawrence Hurst et coll., New England Journal of Medicine, 3 septembre 2009, p. 968-979.
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