On ne s’est pas seulement intéressé pendant ces quatre dernières décennies à la prise en charge des couples infertiles ; on a aussi fait des progrès dans la gestion du plaisir. Sujet tabou il y a 40 ans, la prise en charge de la fonction érectile est un motif de consultation banalisé en 2011.
Pour le Dr Sylvain Mimoun*, on a commencé à considérer ce problème comme sérieux le jour où on a entrevu des solutions de traitement passant par des « médicaments » et non uniquement par la prise en charge de problèmes psychologiques. Bien sûr, les pharmaciens, faute de mieux, conseillaient des préparations à base de Yohimbine, mais les médecins ne se sentaient pas encore concernés par la problématique de cette déficience masculine.
Ronald Virag en 1982 a été le pionnier en proposant des injections intra-caverneuses de papavérine pour provoquer une érection. A partir de là, andrologues et urologues se sont intéressés à cette insuffisance. Mais ces injections étaient mal contrôlées, elles avaient souvent pour corollaire un priapisme. Il fallait être capable de ponctionner et éviter que l’érection ne dure trop longtemps.
C’est en 1990 que les médecins et leurs patients ont pu utiliser des produits ayant une AMM. Il s’agissait de moxylite injectable. Virent ensuite les produits à base de prostaglandine E1.
L’arrivée de Viagra a constitué une révolution, un fait de société qui, d’ailleurs, a été très largement médiatisé. Ce produit agit en inhibant la phosphodiestérase de type 5.
Même les plus grands adeptes de la psychothérapie et de la psychologie ont compris qu’il fallait, de toute façon, aider les corps caverneux à bien fonctionner et que cela passait par un traitement médicamenteux adapté. D’autres inhibiteurs de la PDE5 sont apparus sur le marché, notamment Cialis et Levitra (dont le forme orodispersible).
* Dr Sylvain Mimoun gynécologue, andrologue, directeur du centre d’andrologie de l’hôpital Cochin à Paris.
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